L’Association des femmes journalistes (AFJO), a organisé du 22 au 23 novembre 2022, un atelier d’échanges avec les responsables des médias sur les mécanismes de prévention et de protection des journalistes contre le harcèlement sexuel. L’Assistant du ministre ayant la communication dans ses attributions, Thierry Kitamoya, a regretté le fait que les chiffres sont accablants dans une société où le harcèlement sexuel est tabou.
Diane Ndonse, présidente de l’AFJO, est revenue sur les résultats d’un sondage réalisé sur une centaine des journalistes (hommes et femmes). Elle a affirmé que le problème du harcèlement sexuel est une réalité. Ce rapport montre que ce phénomène touche les hommes et les femmes avec une grande proportion des femmes.
Selon les résultats de ce sondage, parmi les enquêtés qui ont subi un harcèlement sexuel de la part d’un collègue, 37% sont des hommes tandis que 63% sont des femmes. Parmi les victimes du harcèlement sexuel d’un supérieur hiérarchique, les hommes représentent 53,1% et les femmes 49,6%. Pour 54 des 126 enquêtés, soit 42,9%, l’auteur du harcèlement sexuel est un homme au moment où pour 14, 3% l’auteur est une femme.
Pour Thierry Kitamoya, ces chiffres montrent la partie visible de l’iceberg du phénomène. « Le caractère tabou du phénomène explique que la réalité va sans doute au-delà de ce qui a été déclaré sur le questionnaire du sondage réalisé ». Ce sondage, a renchérit M. Kitamoya, révèle que l’absence d’un système efficace de remontée d’information en cas de harcèlement sexuel constitue un défi majeur du fait que les victimes n’ont pas de structure de recours. Et Mme Ndonse d’ajouter que « ces victimes ruminent en silence les mots, les gestes et les comportements maladroits de leurs bourreaux ».
Mme Ndonse a regretté que certains participants au sondage disent qu’ils ne peuvent pas dénoncer le harceleur de peur des représailles des violences, de perte d’emploi ou du stage ou de la perte davantage de services.
Moise Nkurunziza