Le royaume du Burundi émerge vers le XVe siècle sous la dénomination de « Burundi de Nyaburunga ». Il est encore morcelé en plusieurs principautés. La dynastie Ganwa régnera sur le pays plus de deux siècles. Ntare Rushatsi dote le pays du tambour Karyenda, l’emblème de la monarchie, crée l’institution d’Ubushingantahe et le Muganuro (fête des semailles).
Concernant l’agrandissement et le fonctionnement du royaume, entre les XVII et XIXe siècles, des rois puissants vont régner sur le Burundi notamment Mutaga Senyamwiza mort à Nkanda au Rwanda dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en défendant les frontières du Burundi, a souligné Novence Nkeshimana, responsable du site du traité de Kiganda.
M. Nkeshimana a ajouté qu’au XIXe siècle, deux célèbres rois trônent sur le Burundi, Ntare Rugamba qui agrandit le pays, lui donne ses frontières actuelles et définit le système traditionnel de gouvernement. Mwezi Gisabo, quant à lui (1852-1908), connut un long règne, mais fait face à de grands défis notamment les crises du XIXe siècle marquées par les catastrophes naturelles (maladies, sécheresse,…) et des invasions étrangères des esclavagistes, entre autres, les Zanzibarites de Rumariza et les colonisateurs allemands.
En ce qui concerne le XXe siècle, cette période connaîtra trois monarques à la tête du Burundi. Il s’agit de Mutaga Mbikije (1908-1915) qui succède à Mwezi Gisabo, mais connut un règne éphémère. Il mourut au cours d’une rixe avec son frère Bangura. Mwambutsa Bangiricenge (1915-1966) qui monta au trône à l’âge de trois ans et régnera à l’ombre des résidents et gouverneurs coloniaux belges. « Il n’a pas pu se tenir longtemps au pouvoir après l’accession du pays à l’indépendance et sera renversé par son fils Charles Ndizeye en 1966. Mais, ce dernier ne régnera que trois mois et la République fut proclamée le 28 novembre 1966. Il existe un débat sur le nombre de cycle de rois ayant régné sur le Burundi », a précisé Novence Nkeshimana.
Des valeurs fondamentales gouvernaient la société
D’après toujours M. Nkeshimana, la société ancienne du Burundi connaissait quatre catégories
« Ethniques » c’est-à-dire Bahutu, Batutsi, Batwa et Baganwa. Ces identités « ethniques » se subdivisent en clans et le Burundi en comptait 220. Pour les Burundais, le clan était l’institution la plus importante. Il a aussi fait savoir que dans la société burundaise, des valeurs fondamentales dont l’ « Ubuntu » entendu dans le sens de l’homme intègre et l’«ijambo» comme le respect de la parole donnée, gouvernaient la société. Les Burundais avaient comme religion le culte de possession de Kiranga et invoquaient aussi « Imana », leur Dieu.
Monarchie rurale, le royaume du Burundi était habité par des agriculteurs, des éleveurs et artisans qui échangent les produits de leur spécialité. Et la société était par ailleurs marquée par le clientélisme autour de la vache (Ubugabire) et du domaine foncier (Ubugererwa).
Yvette Irambona