La consommation du tabac a des conséquences néfastes sur la santé humaine, sur le plan social et économique. Malgré que ces problèmes se développent lentement, le tabac cause dans la plupart des cas des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Les parents doivent expliquer à leurs enfants les méfaits de la consommation du tabac.
Dr Jean Nibaruta, Pneumologue à l’hôpital militaire de Kamenge a fait savoir que le tabac est une substance toxique nuisible à la santé de l’Homme. L’une des composantes la plus toxique est la nicotine qui crée petit à petit la dépendance chez un fimeur. Les organes les plus touchés par le tabac sont surtout les poumons, le cœur et les vaisseaux. Cela veut dire que c’est l’ appareil respiratoire et cardio-vasculaire qui est touché.
Dr Nibaruta a précisé que ces conséquences ne se remarquent pas directement chez le fumeur du tabac. Elles peuvent s’échelonner sur 10 ans voire plus. Ces conséquences peuvent être des maladies qui attaquent l’appareil respiratoire notamment la bronchite chronique et le cancer broncho-pulmonaire. D’autres attaquent l’appareil cardio-vasculaire, entre autres les maladies du cœur et l’accident vasculaire cérébral.
Notre source a précisé qu’il n y a pas d’âge fixe pour commencer à consommer le tabac. Tout dépend de l’endroit où l’on vit et divers facteurs qui les poussent à prendre le tabac dans la société. Mais, la plupart des jeunes commencent à fumer au cours de leur adolescence.
Dr Nibaruta a affirmé que le sevrage du tabac est possible. Seulement, il doit se faire progressivement de peur que le fumeur ne puisse faire des rechutes. Il a rappelé qu’il y a des gens qui décident d’eux-mêmes d’arrêter de fumer mais d’autres ont besoin d’un sevrage médical. Ce dernier est facilité par des produits ou des comprimés qui jouent le rôle de substituants dans le corps humain d’un fumeur. Ces produits remplacent la nicotine qui crée une dépendance. Il a rappelé que le tabac est un tueur silencieux du fait que ses conséquences se remarquent tardivement. Pour prévenir ces conséquences, Dr Nibaruta interpelle tout consommateur du tabac d’arrêter de fumer. Il demande à ceux qui n’y arrivent pas, d’approcher les médecins pour les aider à faire le sevrage médical.
« Mes parents m’ont donné tout sauf l’affection »
D. Niyomukiza est un garçon de 22 ans. Il a fait savoir qu’il a commencé à consommer le tabac à l’âge de 18 ans : « Avant, nous partagions l’alcool avec mes amis quand nous étions ensemble. Mais, parmi eux, il y avait deux, qui fumaient le tabac. Un jour, il nous a proposé de fumer pour juste le plaisir. Quand j’ai goûté, j’ai senti qu’il n y a aucun problème sur ma santé. Petit à petit, j’ai constaté que la consommation du tabac pouvait m’aider à oublier les problèmes de soi. Par conséquent, j’ai continué à fumer », a-t-il précisé.
M. Niyomukiza a signalé que ses parents ne prenaient pas du temps pour être ensemble avec lui. « Ils m’ont payé les cours du soir depuis l’école primaire, ils me donnent presque tout. Mais, ils sont souvent absents à la maison. De ma part, je passais les soirs avec mes amis sur les ligalas et c’est à cet endroit que j’ai appris à fumer du tabac », a-t-il mentionné.
Il a précisé que quand son père a appris qu’il fumait, il a commencé à le maltraiter en regrettant qu’il a dépensé tout son argent pour son éducation. « Il m’a obligé d’interrompre brusquement de fumer si je souhaite rester en bonne relation avec lui. J’ai essayé de couper court avec le tabac mais en vain. Car, tant que je fréquentais encore mes amis, je me suis retrouvé en train de fumer ».
M. Niyomukiza a affirmé qu’il commence à rompre avec la consommation du tabac petit à petit tout en espérant qu’il va réussir le sevrage. Il demande aux parents d’être toujours proches de leurs enfants pour leur donner de l’affection.
L’affection parentale est irremplaçable chez l’enfant
La coordinatrice de l’association des Guides du Burundi, Ida Claire Muhoza a fait savoir que cette association travaille sur la lutte contre la consommation de l’alcool chez les jeunes. Elle a fait savoir que si elle est en contact avec les jeunes, ils disent qu’en général, les jeunes qui consomment le tabac ont d’abord commencé par prendre de l’alcool. Et, c’est pendant l’adolescence quand ils vont dans des groupes de leurs pairs que ces jeunes prennent le tabac en cachette. Si leurs parents ne leur réservent pas de temps suffisant, ils peuvent passer un bon bout du temps sans savoir qu’ils fument.
Mme Muhoza a signalé qu’il y a plusieurs raisons qui incitent les jeunes à fumer. Elle a indiqué qu’à l’âge d’adolescence, les jeunes commencent à fréquenter leurs pairs. Si parmi ces derniers, il y en a qui prennent du tabac, d’autres ont tendance à les imiter. Une autre raison pourrait être l’imitation des stars : « Toujours pendant la période d’adolescence, les jeunes tentent d’imiter les stars qu’ils ont vues à la télévision. Si ces stars fument du tabac dans un feuilleton quelconque ou dans une chanson, les jeunes tentent de les imiter en fumant », a-t-elle mentionné.
Mme Muhoza a ajouté que le manque d’affection parentale peut aussi inciter les jeunes adolescents à se réfugier dans la consommation du tabac. Chez certains parents, surtout ceux qui sont instruits, ils réservent beaucoup de temps au travail.Ils prétextent qu’ils sont en train de chercher de l’argent pour faire vivre leurs enfants. Ils oublient que rien ne peut remplacer l’affection parentale. Des fois, dans une famille, à cause des mots grossiers lancés par les parents, un des enfants peut avoir des blessures même depuis le jeune âge. Par l’influence de leurs pairs, cet enfant cherche ce qui peut l’aider à oublier ses blessures en consommant le tabac.
Pour prévenir la consommation du tabac chez les jeunes, Mme Muhoza interpelle les parents à réserver un temps suffisant pour échanger avec leurs enfants. Ils doivent commencer à s’approcher d’eux depuis le jeune âge pour gagner leur confiance. Car, a-t-elle expliqué, ce n’est pas à l’âge d’adolescence que les parents peuvent commencer à s’intéresser à l’éducation de leurs enfants puisque ces derniers peuvent déjà tracer leur chemin, en choisissant d’apprendre tout de leurs pairs.
Le gouvernement du Burundi ne ménage aucun effort pour lutter contre la consommation du tabac
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale sans tabac, le ministre de la Sante publique et de la lutte contre le sida, Thaddée Ndikumana a rappelé que le tabac présente des conséquences fâcheuses sur la santé humaine. Pour diminuer le taux de la consommation du tabac, le gouvernement du Burundi a mis en place une nouvelle loi qui règlemente le commerce du tabac. Il a précisé que dans cette loi, il y a des mesures de sensibilisation pour que la population puisse éviter de fumer. Aussi, pour que les consommateurs du tabac s’abstiennent de fumer dans les lieux publics. Dans cet ordre d’idées, le gouvernement va faire une surtaxation sur le tabac pour diminuer le taux de sa consommation. Il va continuer la sensibilisation en montrant à la population les méfaits du tabac.
Dr Ndikumana a profité de l’occasion pour interpeller toute la population en général et les fumeurs en particulier d’arrêter de fumer et d’enfumer les autres.
Rose Mpekerimana