L’article 192 de la constitution Burundaise de 2018 donne au Sénat la compétence de conseiller le Président de la République et le Président de l’Assemblée Nationale sur toute question notamment d’ordre législatif.
C’est dans ce cadre que le Sénat organise une série de conférences sur les événements de 1972 en vue de chercher la vérité qui lui permettra de conseiller le gouvernement et la chambre basse du Parlement sur ce qui peut être fait pour aboutir à un Burundi fondé sur l’unité et non sur les bases ethniques, a indiqué Emmanuel Sinzohagera, le président du Sénat, dans son discours d’ouverture de la rencontre avec les responsables des médias tenue à Gitega, le lundi 7 juin 2021.
Sous le thème “Les échanges sur les conférences organisées en rapport avec les événements de 1972”, cette rencontre rentre dans le cadre d’autres déjà tenues et d’autres en cours de préparation. Emmanuel Sinzohagera a fait savoir que trois autres conférences ont été déjà organisées à l’endroit de différentes catégories de la population.
L’objectif est de connaitre la vérité afin de vivre dans l’harmonie tout en sachant que ce n’est pas l’ethnie qui tue mais par contre les mauvais dirigeants, a délaré le président du Sénat. Il a remercié tous ceux qui ont déjà contribué dans la connaissance de la vérité à travers leurs témoignages sur les événements vécues.
Sinzohagera a révélé que l’objectif du Sénat est de savoir la vérité afin de conseiller au gouvernement et à la chambre basse du Parlement sur ce qui peut être fait pour aboutir à un Burundi fondé sur l’unité. Il a précisé que cette mission lui est dotée par la Constitution burundaise de 2018 en ses articles 192 et 289.
L’article 289 est particulièrement important. Il met sur le Sénat l’obligation de déterminer, cinq ans après 2018, si les quotas ethniques hérités des Accords d’Arusha devraient être maintenus ou supprimés. La constitution ne donne pas de critères pour décider la question. En abordant la question des événements 1972 et en mettant l’emphase sur un Burundi fondé sur l’unité plutôt que les bases ethniques, le sénat signale que l’impact des quotas ethniques sur l’unité nationale pourrait bien être utilisé comme un des critères de maintien ou d’élimination des quotas ethniques.
A la préoccupation de certains responsables des médias qui s’interrogeaient s’il n’y aurait pas de chevauchement entre la recherche de cette vérité avec celle recherchée par la Commission vérité et réconciliation (CVR), le président du Sénat a répondu que les deux institutions ont des missions différentes matérialisées par les textes.
Ils ont également demandé pourquoi cette institution se focalise seulement sur les événements de 1972 alors qu’il y a d’autres crimes connus sur d’autres périodes. M. Sinzohagera a dit que d’autres conférences seront prochainement organisées sur d’autres crimes.
Un des participants à cette rencontre a demandé si le rapport issu du Sénat aboutira à la qualification de ces événements ou si l’Organisations des Nations Unies (ONU) sera impliquée pour qualifier les crimes. Le président du Sénat a répondu que ce sont les Burundais eux-mêmes qui doivent prendre les devants dans la qualification de ces événements.