Devant le Parlement burundais réuni en congrès, le président de la Commission vérité et réconciliation (CVR), Pierre Claver Ndayicariye, a présenté le rapport d’étape sur les massacres commis contre les Hutus en 1972 et 1973 sous le régime du président Michel Micombero, le lundi 20 décembre 2021 au palais des congrès de Kigobe. Un génocide a été perpétré contre les Hutus sous le régime du président Michel Micombero en 1972 et 1973.
Dans toutes les provinces où nous avons déjà travaillé, nous y avons trouvé des fosses communes où sont enterrés des gens massacrés en1972 et 1973 ». Plus de dix-neuf mille de restes humains ont été découverts et déterrés jusqu’à présent. Tels sont des propos du président de la CVR Pierre Claver Ndayicariye, lors de la présentation du rapport d’étape d’activités devant le Parlement réuni en congrès au palais des congrès de Kigobe.
Les massacres perpétrés contre les Bahutus sur tout le territoire national, a dit M.Ndayicariye, ont débuté le 29 avril 1972. Les Burundais qui ont perdu les leurs à cette époque ont besoin de connaitre la vérité. Sur dix-huit provinces, la CVR a déjà travaillé dans dix provinces. La présentation du rapport d’étape d’activités a porté sur les activités réalisées en provinces de Bururi, Muyinga, Kirundo, Bujumbura mairie et Muramvya.
Dans toutes les provinces du pays, a dit M.Ndayicariye, le constat est que les listes de ceux qui devraient être arrêtés et massacrés étaient pré-établies. Etaient ciblés les fonctionnaires Hutus et d’autres Hutus qui avaient une vie aisée par rapport aux autres.
Au sud du pays précisément sur le littoral du lac Tanganyika, M.Ndayicariye a précisé que les crimes contre l’humanité ont été commis contre les Batutsi dans la première semaine du déclenchement des massacres en 1972. En plus, les citoyens de la communauté Batwa ont été eux aussi massacrés dans les provinces de Muramvya et Mwaro.
A cet effet, M.Ndayicariye a indiqué qu’après une analyse approfondie des faits et gestes du pouvoir du président Michel Micombero, ayant précédé les violations graves massives et systématiques des droits humains contre les Burundais du groupe des Hutus en 1972 et 1973, la CVR a déclaré solennellement que le crime de génocide a été commis contre les Hutus du Burundi en 1972 et 1973. Après présentation du rapport par le président de la CVR, les Parlementaires se sont convenus de l’adopter par acclamation.
Adoption des déclarations faites par la CVR
Dans une déclaration lue par le président de l’Assemblée nationale Daniel Gélase Ndabirabe après la présentation de la CVR, le parlement burundais réuni en congrès a adopté toutes les déclarations faites par la CVR.
Le Parlement burundais a demandé au gouvernement du Burundi de reconnaitre solennellement par voie législatives le génocide commis contre les Hutus au Burundi en 1972 et 1973. Le Parlement a invité les institutions habilitées à adopter une loi mémorielle battue et fondée sur la demande et l’octroi du pardon dans le but de promouvoir la réconciliation nationale. Il a aussi exhorté l’Etat du Burundi de mettre en place un mécanisme de poursuite judiciaire contre les présumés responsables ayant refusé de demander pardon aux crimes commis.
Martin Karabagega