Le Burundi s’est engagé sur une voie ambitieuse de développement, avec pour vision de devenir un pays émergent en 2040 et développé en 2060. Cependant, la concrétisation de cette vision repose non seulement sur les politiques publiques, mais aussi sur la transformation des comportements des citoyens, en particulier ceux des hommes. Dans les quartiers périphériques de la ville de Gitega, certaines habitudes et attitudes entravent cette progression, retardant le potentiel de développement du pays.
Dans certains quartiers surtout ceux de la périphérie de la ville de Gitega, on observe un phénomène préoccupant. Au moment où les autres sont en train de s’acharner au travail afin de contribuer au développement de leurs familles et celui du pays, certains hommes passent des journées entières à jouer aux cartes, à des jeux ou d’autres activités de loisirs qui n’ont aucune valeur productive. Ce comportement, loin de contribuer à l’essor économique, est souvent associé à une oisiveté néfaste.
L’oisiveté prolongée dans les loisirs inutiles a un impact direct sur la productivité globale. Alors que le Burundi s’efforce de promouvoir des initiatives de développement, chaque citoyen devrait être impliqué dans des activités économiques ou éducatives. Le temps passé à jouer pourrait être réinvesti dans des projets communautaires, de l’agriculture moderne, ou des formations professionnelles. Malheureusement, dans ces quartiers, certains semblent avoir perdu de vue la notion de travail productif.
L’ivresse et ses effets dévastateurs
L’administration provinciale ou communale, ne cesse de le rappeler. S’adonner à l’alcoolisme n’apporte rien d’autres que la misère en famille. Mais certains semblent faire la sourde oreille. Pour le moment, un autre comportement à bannir, est celui de l’ivresse. Dans certains quartiers périphériques, la consommation excessive d’alcool est courante, notamment chez les hommes. Les consommateurs invétérés d’alcool passent des heures dans des bars (même avant les heures prévues pour l’ouverture des bistrots, Ndlr) ou chez des amis, souvent en groupe, à s’enivrer. L’ivresse chronique contribue à des problèmes familiaux, des accidents, et à une dégradation des valeurs sociales.Au-delà de l’impact individuel, l’ivresse affecte la communauté entière. Un homme en état d’ivresse est rarement productif, ce qui aggrave le cycle de la pauvreté. En outre, les ressources financières, souvent limitées, sont dépensées pour l’alcool au lieu d’être investies dans l’éducation des enfants ou dans des activités génératrices de revenus.
Pour que le Burundi réalise sa vision de 2040 et 2060, un changement de mentalité est impératif. Les hommes doivent être à l’avant-garde de ce changement en renonçant à ces comportements destructeurs. Des campagnes de sensibilisation intensives doivent être menées pour rappeler à tous l’importance du travail, de la discipline et de la responsabilité personnelle.Il est également nécessaire que des programmes d’éducation et de formation professionnelle soient rendus accessibles dans ces quartiers périphériques pour offrir des alternatives constructives. Les jeunes hommes doivent être formés à des compétences qui leur permettent de contribuer activement à l’économie, que ce soit dans l’agriculture, le commerce ou l’entrepreneuriat.
Le Burundi ne pourra atteindre son plein potentiel que si chacun, à tous les niveaux de la société, s’engage dans des comportements propices au développement. Les jeux de hasard, l’ivresse, etc. ne sont que quelques exemples de comportements à bannir. Si chaque citoyen fait sa part, en adoptant un mode de vie discipliné et productif, le Burundi pourra véritablement émerger d’ici 2040 et se hisser parmi les nations développées en 2060.
Amédée Habimana