Le goitre est une maladie qui se manifeste par l’augmentation de volume de la glande thyroïdienne. Elle se traduit par un gonflement visible et palpable à la base du cou. Ce sont les propos du médecin spécialiste en ORL, Dr Léonard Bivahagumye lors d’une interview accordée au journal Le Renouveau du Burundi.
Comme l’a précisé Dr Bivahagumye, le goitre est une maladie qui se manifeste par l’augmentation de volume de la glande thyroïdienne (petite glande située à la partie antérieure et basse du cou, à l’avant de la trachée, sous la pomme d’Adam). Elle se traduit par un gonflement visible et palpable à la base du cou. Le goitre est dû à des causes variées. Il peut être dû à la carence en iode ; à des causes génétiques et hormonales ; à la cigarette qui favorise le goitre en entrant en compétition avec l’iode ; à l’exposition à des radiations accidentelles ou thérapeutiques au cours de l’enfance.
Ce gonflement peut faire mal (rarement) ou rester indolore (le plus souvent)
Dr Léonard Bivahagumye fait savoir que le signe constant d’un goitre est un gonflement du cou à sa partie antérieure et basse. Ce gonflement peut faire mal (rarement) ou rester indolore (le plus souvent). L’apparition et l’évolution de cette tuméfaction est lente et progressive sur plusieurs années, mais le goitre peut évoluer rapidement. Un gros goitre se manifestera par des signes de compression avec des difficultés à avaler à respirer ou un changement de voix. Le goitre peut également se manifester par un dysfonctionnement de la glande thyroïde.
« Lorsqu’il est associé à une hyperthyroïdie (sécrétion excessive d’hormones thyroïdiennes), la personne malade maigrit et perd du poids, a le cœur qui bat plus vite, peut avoir des tremblements, est nerveuse et/ou anxieuse, avec des sueurs anormales, parfois des troubles de transit à type de diarrhée, etc. Une élévation de la tension artérielle peut être un des signes », poursuit-il.
Le goitre peut être provoqué par certains types de médicaments ou une carence en iode
Selon Dr Bivahagumye, lorsque le dysfonctionnement est une sécrétion insuffisante d’hormones thyroïdiennes (Hypothyroïdie), on aura un faciès évocateur avec visage bouffi et prise anormale de poids, frilosité, ralentissement intellectuel voire dépression, fatigue, constipation, ralentissement du pouls, etc. Un goitre avec hyperthyroïdie ou maladie de Basedow : plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, est souvent d’origine familiale. Il s’accompagne d’une perte de poids, d’irritation, de fébrilité, d’hypersudation, de tremblements. Dans certains cas, il existe une exophtalmie, c’est à dire des globes oculaires volumineux, donnant un aspect d’yeux globuleux, faisant saillie hors de l’orbite. Le goitre peut être provoqué par certains types de médicaments ou une carence en iode. Il peut être aussi d’origine familiale ou provoqué par une maladie auto-immune dans laquelle l’organisme fabrique des anticorps contre sa propre thyroïde.
Le goitre guérit
Dr Bivahagumye signale que les goitres douloureux et associés à la fièvre peuvent correspondre à une inflammation d’origines diverses ; c’est ce qu’on appelle une thyroïdite. Dans un faible pourcentage de cas, le goitre peut être associé à un cancer. Le goitre, maladie bénigne dans une forte proportion de cas, guérit après prise en charge médicale et/ou chirurgicale appropriée. « Pris en charge trop tard et surtout s’il y a du cancer thyroïdien associé, la prise en charge sera plus compliquée et la guérison moins certaine, quoi que possible. La difficulté se pose ici dans des pays où les moyens de diagnostic et de prise en charge de cancers ne sont pas toujours optimaux, comme le Burundi.
Le spécialiste Bivahagumye souligne que les conséquences en cas de cancer de la thyroïde, comme pour les autres cancers, sont liées à son extension aux organes de voisinage (larynx, pharynx, peau, ganglions) ou à sa dissémination à distance (métastases). Elles peuvent être dues à sa taille et comprimer les voies aéro-digestives. Il s’en suivra une modification de la voix avec paralysie d’une corde vocale, des troubles de la déglutition ou de la respiration, voire une compression des vaisseaux du cou et/ou du thorax. Une toux irritative peut durer et être une conséquence révélatrice.
Une perte de poids, parmi les conséquences
« Un petit goitre, sans troubles de sécrétion hormonale et sans nodule à l’échographie ne présente pas de risque particulier et une surveillance régulière du volume peut suffire. C’est aussi valable pour tous les petits nodules moyennant un examen de cellules recueillies par une aiguille pour exclure tout risque de cancer », explique-t-il.
Lorsqu’il y a un dysfonctionnement hormonal, on a plutôt des conséquences notées sur le plan général comme une perte de poids, une tachycardie, des tremblements, de la nervosité, une transpiration excessive, et de la diarrhée en cas d’hyperthyroïdie, ou alors en cas d’hypothyroïdie, une prise de poids, frilosité, ralentissement intellectuel, dépression, fatigue, constipation, ralentissement du pouls…
Le goitre n’est pas héréditaire
Dr Bivahagumye souligne que le goitre ne se transmet pas de père/mère en fils/fille. Il existe cependant la certitude scientifique que des facteurs d’hérédité existent. La probabilité est significativement plus grande de trouver la maladie dans une famille où il y a des antécédents de goitre ou de maladie de la glande thyroïde tout court.
Le goitre peut survenir malgré des précautions, en particulier chez la femme/fille. « Je conseillerais néanmoins de vivre et se nourrit sainement, ne pas fumer, assaisonner avec du sel iodé en dehors de contre-indications à prendre des aliments salés. Le plus important, consulter à temps dès le moindre signe », conclu Dr Léonard Bivahagumye.
Eliane Nduwimana