Joueuse du club Les Gazelles depuis 2007, Belyse Haringanji connaît une carrière très fructueuse. Elle vient d’être élue à la fois meilleure ailière et MVP (Most valuable player) de l’année pour le championnat de l’Association des clubs de basketball amateurs de Bujumbura (Acbab), 2020. Elle a été élue meilleure ailière de l’année au moins 5 fois après le départ de Florence Kalume dit Dada qui joue pour le moment aux Etats-Unis. Elle vient de passer 12 ans en tant que titulaire indiscutable du club Les Gazelles depuis 2009, en plus des deux ans au cours desquelles elle a joué dans la division B de ce même club. Elle a déjà remporté beaucoup de trophées.
Aînée d’une famille de 4 enfants dont 2 filles et 2 garçons, Belyse Haringaji est née dans la zone urbaine de Nyakabiga en 1992. Elle a fait ses études à l’école primaire de Gikungu et au Lycée municipal de Gikungu avant d’embrasser la Faculté des sciences de la santé, département d’ophtalmologie, à l’Université Espoir d’Afrique. Elle a commencé le basketball en 2007 quand elle était en 7è année. C’est la capitaine du club Les Gazelles B, Joselyne Iradukunda qui l’a amenée au club après avoir constaté le talent qui se cachait en elle pendant la séance d’éducation physique à l’école. « J’ai joué dans la division B pendant deux ans et j’ai été élue MVP en 2008. Je suis automatiquement montée en première division où j’ai été choisie en tant que révélation de l’année en 2009. Je regardais chaque fois la télévision pour assister aux grandes stars de la National basketball association (NBA), comme Kobe Bryant, LeBron James,etc. mais, mon modèle était une certaine Huguette Gatore dit Yuga. Elle jouait très bien. J’ai eu la chance de jouer avec elle, et c’était une grande fierté pour moi. Je me sentais aussi à l’aise lorsque je jouais avec Dorine Kamikazi mais, rivaliser avec Florence Kalume (Dada) et Inès Nezerwa (Giti) de Berco star (l’actuel Gladiators), était pour moi, un grand honneur », a expliqué Haringanji.
Une carrière pleine de trophées
Depuis sa carrière en tant que basketteuse, Bélyse Haringanji est toujours élue meilleure ailière de l’année depuis 2015 après le départ pour les Etats-Unis de sa rivale Florence Kalume. Quelques fois, elle peut jouer au poste de faux-pivot même si ce n’est pas son poste préféré. Elle vient d’être élue MVP de la saison que l’Acbab vient de clôturer. Elle a aussi été élue deux fois MVP par la plateforme ‘’For the love of the game= FLG’’ et une fois par l’Association des jeunes sportifs (AJS). Cette meilleure joueuse a déjà effectué plusieurs sorties à l’extérieur du pays. « J’ai déjà participé aux compétitions de la Zone 5 au moins cinq fois dont deux fois avec mon club et trois fois avec Berco. Le même club m’a aussi demandé de l’accompagner au tournoi du mémorial Gisembe qui se déroulait au Rwanda. En 2015, j’ai aidé Berco star à remporter la Zone 5 qui a eu lieu à Kigali. La même année au mois de novembre, nous avons participé à la coupe d’Afrique des clubs champions qui a eu lieu en Angola. En 2020, nous sommes allées en Tanzanie en tant que club Les Gazelles où nous avions participé aux jeux de la zone 5», a-t-elle précisé.
La joueuse Haringanji a fait savoir que tous ces trophées sont le fruit des efforts fournis en faisant des entraînements intensifs, soit individuellement ou collectivement avec les coéquipières. « Je travaille dur pour m’améliorer davantage mais, je remercie le bon Dieu qui ne cesse de m’accorder une bonne santé. Mes sincères remerciements s’adressent aussi aux entraîneurs qui ne ménagent aucun effort pour nous montrer ce qu’il faut faire pour remporter la victoire », a indiqué Haringanji.
A côté du basketball, la technicienne du ballon orange fait aussi des sports de loisirs (hobbies) comme la natation et le vélo. Elle a aussi joué pour l’équipe de handball (Alpha) pendant trois ans mais ; elle a par après abandonné par manque de temps.
Sa carrière professionnelle
A côté de la vie sportive, Belyse Haringanji exerce aussi d’autres activités dans la vie quotidienne. « Après les études, j’ai été engagée à l’Hôpital Cinquantenaire «Twese turashoboye de Karusi » pour deux ans avant d’aller suivre une formation professionnelle de six mois en Inde en Ophtalmologie. Pour le moment, je travaille au centre Ultra Eye Care en tant que technicienne supérieure en ophtalmologie. Manier le basketball et les activités quotidiennes n’est pas chose facile. Je suis obligée de demander la permission de participer aux entraînements ou aux matchs ; soit on me l’accorde, soit on me la refuse mais, j’essaie de gérer mon temps. Il arrive même des fois où je rate des sorties à l’extérieur du pays», dit-elle.
Haringanji a un rêve de voir le basketball burundais passer du stade amateur au stade professionnel mais, plus particulièrement, elle veut voir le basketball féminin évoluer à un autre niveau et valorisé.
A part le maintien de la bonne santé, notre interlocutrice reconnaît que le basketball lui a ouvert les portes. « Le basketball m’a enseigné comment m’organiser dans la vie et j’ai pu nouer des relations d’amitié avec beaucoup de personnes. J’ai eu des occasions de voyager et de connaître le monde extérieur grâce au basketball. J’ai déjà visité la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda et l’Angola. Dans les prochains jours, je vais accompagner le club Gladiators (Ex-Berco star), au tournoi de la Zone 5 qui va se dérouler au Kenya», a expliqué Mme Haringanji.
Elle conseille à ses cadettes d’être avant tout disciplinées et d’avoir la passion de ce jeu pour arriver le plus loin possible. Elle demande au gouvernement du Burundi de soutenir financièrement le basketball burundais pour que les équipes puissent facilement participer dans des compétitions internationales. Elle recommande aussi à la Fédération de basketball du Burundi de travailler en franche collaboration avec le gouvernement pour mettre en place des infrastructures modernes capables d’accueillir les jeux internationaux.
Le mariage constitue pour la plupart des filles sportives un obstacle, mais pour elle, si c’est plus possible de jouer dans des clubs, elle le fera en tant que sport d’entretien.
Olivier Nishirimbere