Lors de l’atelier organisé par la Confédération des syndicats du Burundi (Cosybu), dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, Virginie Nahishakiye présidente de la commission des femmes et du genre au sein de la Cosybu, a dans son exposé, revenu sur l’état des lieux des violences sexuelles et celles basées sur le genre ainsi que le harcèlement en milieu de travail. Elle a précisé que le problème majeur réside à la non-dénonciation des auteurs par les victimes dans le but de leur rendre justice.
«Connue pendant des décennies comme la journée internationale de la femme ou la Journée internationale des droits des femmes, la date du 8 mars est maintenant désignée par plusieurs organisations sous l’appellation «Journée internationale des droits des femmes», a fait savoir Mme Nahishakiye.
Cette dernière a indiqué que la Journée internationale des droits des femmes est une date charnière du calendrier féministe, dont l’objectif est de dénoncer les discriminations, les inégalités et les violences vécues par les femmes. Il s’agit d’un moment propice à la réflexion et à la recherche de solutions visant à améliorer les conditions de chacune des femmes, tout en soulignant le chemin parcouru.
Dans le cadre de la discrimination et violence fondées sur le sexe ou le genre, Mme Nahishakiye a ajouté que la commission de l’Organisation internationale du travail (OIT) demandé au gouvernement de fournir des informations sur la mise en œuvre et l’application pratique de la loi n° 1/13 du 22 septembre 2016 portant prévention, protection des victimes et répression des violences basées sur le genre qui définit et sanctionne, entre autres, la violence basée sur le genre (VBG), y compris la violence sexuelle et le harcèlement sexuel. « Les pratiques traditionnelles préjudiciables au genre et les violences économiques sont définies comme le refus fait à l’un des conjoints d’accéder aux ressources familiales ou d’exercer un emploi, tout en indiquant le nombre et la nature des cas des VBG traités par l’inspection du travail et les tribunaux ainsi que les sanctions infligées», précise cette même loi.
D’après la Stratégie nationale de lutte contre les VBG (juillet 2014), il convient de remarquer que la promotion des droits de la femme et plus généralement le traitement des questions en rapport avec le genre sont relativement récents au Burundi et encore peu compris ou mal acceptés au sein de la société. Pour Mme Nahishakiye, c’est un véritable défi au Burundi où existent de fortes inégalités entre les hommes et les femmes dans divers domaines de la vie socio-économique, car, les VBG touchent les femmes, indépendamment de leur âge, statut économique ou niveau d’éducation.
La Convention 190 de l’OIT, un outil crucial
« La présente convention protège les travailleurs et autres personnes dans le monde du travail, y compris les salariés tels que définis par la législation et la pratique nationale, ainsi que les personnes qui travaillent, quel que soit leur statut contractuel. Elle s’applique à tous les secteurs tant publics que privés, dans l’économie formelle ou informelle, en zone urbaine ou rurale », a rappelé Mme Nahishakiye.
En vue de prévenir et d’éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail, cette dernière a enfin mentionné que tout intervenant dudit secteur doit respecter, promouvoir et réaliser les principes et droits fondamentaux au travail, à savoir la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession, et aussi promouvoir le travail décent.
Avit Ndayiragije