«Nous avons beaucoup de projets initiés dans le sens de diversifier les produits exportables. Ainsi, dans les années à venir, le Burundi aura une économie plus ou moins diversifiée, ce qui aura un impact positif sur la balance commerciale», a mentionné le professeur économiste Léonidas Ndayizeye lors d’une interview.
Selon Léonidas Ndayizeye, professeur économiste à l’université du Burundi, l’économie du Burundi est très extravertie. Il a expliqué que les produits« exportés à savoir le café, le thé mais aussi les produits miniers font que nous dépendons énormément de l’extérieur ». Ces produits sont destinés à l’extérieur essentiellement vers le nord mais aussi en Asie. Et dans l’importation, il suffit de se rendre aux différents marchés et le constat est que la plupart des produits proviennent de l’Europe et de l’Asie. « Cela veut dire concrètement que lorsque les deux crises, la Covid-19 et la guerre en Ukraine, ont frappé le monde entier, ces pays vers lesquels nous exportons ont été aussi touchés, leur demande de nos produits a chuté. Ce qui fait qu’en 2020 par rapport à 2019 selon les statistiques qui sont disponibles, les exportations du Burundi ont chuté d’environ 68%. C’est extrêmement beaucoup étant donné que le Burundi est un exportateur net, il devra nécessairement importer et les importations ont augmenté d’environ 13%», a fait savoir professeur Ndayizeye.
Diversifier les produits et augmenter l’offre
Léonidas Ndayizeye a expliqué que quand les exportations chutent et que les importations augmentent, la balance commerciale, surtout dans les pays en développement où elle était déjà déficitaire, devient de plus en plus déficitaire et cause de ennuis aux recettes publiques ainsi qu’un déséquilibre au budget de l’Etat. L’économiste a souligné que résoudre le problème de la balance commerciale est un phénomène à long terme. Pour ce qui est du Burundi, l’économiste a salué une volonté manifeste des pouvoirs publics d’encourager le secteur privé. «Nous avons beaucoup de projets initiés dans le sens de diversifier les produits exportables. Ainsi, dans les années à venir, le Burundi aura une économie plus ou moins diversifiée, ce qui aura un impact positif sur la balance commerciale parce qu’on va exporter plus qu’aujourd’hui et probablement diminuer les importations parce qu’on aura des produits qui sont fabriqués localement», a-t-il indiqué. Il a recommandé la libéralisation du marché pour certains produits comme le ciment, le sucre, les habits, les savons, etc. pour qu’il y ait l’augmentation de l’offre. «Nous produisons beaucoup à l’intérieur et nous pouvons exporter davantage et cela aura comme conséquence positive d’améliorer la balance commerciale du pays et aussi nous apporter plus de devises dont on a énormément besoin», a-t-il conclu.
Grâce-Divine Gahimbare