
Dr. J.Pierre Ndayisaba invite tout le monde de se faire dépister avant que n'apparaissent les signes cliniques
Le diabète et l’hypertension artérielle sont toutes les deux des maladies chroniques et sont souvent associées. Près de 75% des diabétiques sont hypertendus et 15% des hypertendus sont diabétiques. Cela ressort d’un entretien avec Dr Jean-Pierre Ndayisaba, le lundi 22 août 2022.
Selon Dr. Ndayisaba, le diabète est la première maladie non transmissible reconnue en 2006 par les Nations unies comme étant une menace pour la santé mondiale, aussi grave que les épidémies infectieuses telles que la tuberculose, le Sida et le paludisme. Selon la Fédération internationale du diabète (FID), en 2015 on comptait 415millions de personnes atteintes de diabète qui auront sans doute atteint un effectif de 640 millions d’ici 2040.
Le diabète est donc une maladie fréquente et d’incidence croissante. Il constitue un véritable facteur de risque cardio-vasculaire, nécessitant une prise en charge globale incluant la prévention, le dépistage et le traitement intensif des facteurs associés. Parmi ces derniers, l’hypertension artérielle occupe une place prépondérante du fait de sa fréquence, a ajouté M.Ndayisaba.
L’hypertension artérielle est un facteur trois fois plus fréquent chez le diabétique de type 2 que le patient non diabétique. La présence d’hypertension artérielle chez le diabétique augmente le risque de survenue d’athérosclérose et de maladie cardio-vasculaires avec risque deux fois plus élevé de mortalité. L’hypertension artérielle accélère la progression de la rétinopathie, de la néphropathie et de la neuropathie diabétique. L’association de ces deux maladies augmente aussi de deux fois le risque d’AVC et de trois fois le risque de maladies coronariennes par rapport au diabétique non hypertendu, a-t-il mentionné.
Rechercher systématiquement l’association des deux maladies
Au Burundi, comme dans d’autres pays en voie de développement, ces complications inévitables de la maladie tournent souvent à la tragédie en milieu africain dominé par l’analphabétisme et la croyance au sort. L’accroissement du diabète constaté en Afrique semble être lié de façon étroite à l’urbanisation croissante et à l’acquisition d’un grand nombre de mode de vie et de comportement malsains du monde industrialisé. L’exercice physique insuffisant, l’alimentation mal équilibrée, le tabagisme, l’alcoolisme et le génétique y mettent leur grain de sel.
M. Ndayisaba demande au personnel soignant de rechercher systématiquement l’association de ces deux maladies au moment du diagnostic de l’une d’elles. Il demande également à la population en général et aux patients en particulier, de se faire dépister avant que n’apparaissent les signes cliniques ou les complications.
Léopold Maroha (Stagiaire)