Au moment où le gouvernement du Burundi s’est fixé la vision d’un pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, tous les secteurs sont invités à contribuer efficacement dans la réalisation de cette vision. Comme les autres secteurs, le Programme d’autonomisation économique et d’emploi pour les jeunes( Paeej) oriente ses projets vers cette vision. Dans sa présentation, lors de la conférence nationale des jeunes tenue du 17 au 19 Avril 2024 à Gitega, Hassan Kibeya chef du département entrepreneuriat des jeunes au sein de la PAEEJ a évoqué les projets de cette institution visant la réalisation de cette vision.
Hassan Kibeya a indiqué que la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 est fondée sur cinq piliers à savoir l’engagement de l’État; l’efficacité économique; l’équité sociale; la protection de l’environnement; la sauvegarde de l’écologie et du patrimoine culturel et le partenariat scruptueux. Pour réaliser ces piliers, poursuit M. Kibeya, le Paeej s’est fixé cinq orientations stratégiques. La première orientation consiste à appuyer l’entrepreneuriat des jeunes et le financement des projets.
Il explique que l’entrepreneuriat des jeunes permet de multiplier des emplois. Avec ces derniers, la population reçoit de l’argent et le PIB augmente, ce qui permet au pays de faire un pas vers le développement. Il précise que dans le cadre de cette première orientation, plus de 3 700 projets des jeunes ont été financés par le Paeej. De ces projets, plus de 40 000 jeunes ont trouvé du travail. Les secteurs prioritaires sont l’agro-pastorale à plus de 50%, la transformation, les métiers, la protection de l’environnement et la multiplication des sources d’énergie, les Technologies de l’information et de communication ( TIC) ainsi que les services.
Des projets structurants pour générer plus d’emplois
A part ces projets des jeunes, M. Kibeya indique que le Paeej est en train de réaliser des projets structurants qui génèrent des emplois. Pour ces derniers, l’agro-pastoral et les métiers ont été priorisés. Dans le secteur pastoral, il évoque l’élevage des volailles, des porcs et des lapins. Au moment où, dans ce secteur , il y a un défi lié à l’insuffisance des jeunes bétails (prêts à être distribués aux éleveurs), le Paeej est en train de mettre en place des centres naisseurs. Il donne l’exemple d’un centre naisseur de lapins en train d’être construit à Cibitoke qui donnera plus de 8 000 lapereaux tous les 40 jours. Ces derniers seront distribués aux éleveurs.Cela augmentera la production de la viande de lapin et autres produits issus de cet animal domestique.
Étant donné que la promotion de l’élevage nécessite aussi la disponibilité des aliments de bétail fabriqués avec des formules conformes à chaque variété et à chaque niveau de croissance, une industrie de fabrication des aliments des bétails est en train d’être installée à Mwaro. Cette dernière permettra à tous les éleveurs de recevoir des aliments de leurs bétails, variété par variété. Il y aura aussi des centres spécialisés dans la fabrication des cages pour l’élevage moderne des lapins.
Dans le cadre de la promotion du secteur des métiers, le PAEEJ compte promouvoir la couture. C’est dans cette perspective qu’une usine de fabrication des vêtements est en cours d’installation. Cela permettra que les vêtements utilisés au Burundi seront produits localement et le reste sera exporté pour amener les devises.
Renforcer les capacités des jeunes
Une autre orientation stratégique du PAEEJ est le renforcement des capacités des jeunes. Hassan Kibeya explique que pour que le pays soit developpé, il faut des jeunes bien outillés. Dans ce cas, ils auront les mêmes chances de se développer en entreprenant dans divers secteurs. C’est dans ce cadre que le Paeej a déjà formé plus de 19 000 jeunes en métier, et entrepreneuriat, en élaboration des plans d’affaires en gestion des coopératives. Également plus de 85 000 jeunes ont été sensibilisés sur le changement des mentalités et le patriotisme.
La troisième orientation du Paeej est la maîtrise de la technologie et du digital. Au moment où ceux qui investissent dans le secteur de transformation ont la peine d’importer de l’étranger les matériels, le Paeej est en train d’installer, à Gitega, une industrie de fabrication des machines variées.
Le Paeej s’investit également dans la recherche du marché d’écoulement des produits issus des projets des jeunes. Pour ce volet, M. Kibeya a indiqué qu’en mairie de Bujumbura, un centre commercial où tous les jeunes pourraient venir exposer leurs produits est en cours d’installation.
Selon Hasan Kibeya, la dernière orientation stratégique du Paeej concerne l’accompagnement et l’encadrement des projets des jeunes. Il précise que le Paeej est en train de mettre en place un système de parrainage et de coaching des projets au niveau de chaque commune. Il y aura aussi la mise en place des espaces pour jeunes où ils seront rassemblés pour partager le travail et les connaissances étant guidés par des formateurs.
Malgré cette volonté du Paeej de progresser vers un pays émergent en 2040 et développé en 2060, des défis s’imposent. Parmi ceux-ci, M. Kibeya évoque la dispersion des projets des jeunes, ce qui rendent difficile et cher le suivi, le changement climatique d’où le Paeej projette mettre en place un système d’irrigation pouvant réguler l’eau en cas de forte pluie et arroser les champs en cas de sécheresse.
Eric Sabumukama