Au cours de l’analyse du projet de loi sur la réglementation des migrations au Burundi, le ministre de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique Gervais Ndirakobuca , a répondu à diverses questions des députés. C’était au cours de la séance plénière du 13 septembre 2021.
S’agissant des mauvais traitements dont les travailleurs agricoles burundais sont victimes sur le chemin de retour quand ils retournent au Burundi après un travail temporaire en Tanzanie, le ministre donne une explication. Ces cas de dépouillement de biens ne sont qu’à l’initiative de certains responsables à la base. Les autorités hiérarchiques n’y sont pour rien. Les autorités burundaises des provinces frontalières avec la Tanzanie sont en discussion permanente avec leurs homologues de l’autre côté de la frontière pour faire cesser ces pratiques. Les relations entre le Burundi et la Tanzanie sont, en effet, très bonnes, précise le ministre Ndirakobuca.
C’est aux Burundais de vendre l’image du pays pour attirer les talents
Le ministre Ndirakobuca s’est aussi exprimé sur la question de la fuite des cerveaux. Les députés veulent savoir la stratégie du gouvernement pour, non seulement arrêter le mouvement des départs à l’étranger, mais aussi faire venir au Burundi les étrangers pour y travailler et y investir. Le ministre Ndirakobuca est clair là-dessus. Il précise que cette stratégie prendra beaucoup d’énergies. Il ajoute que la stratégie a pour point de départ la sensibilisation de la diaspora au retour au pays. Il invite les députés à apporter leur contribution dans cette démarche. Le Burundi dispose de plusieurs atouts pour être attractif, explique le ministre. Le pays offre un cadre de vie moins cher, mais aussi un cadre naturel favorable pour les humains, etc. Néanmoins, c’est aux Burundais eux-mêmes de vendre la belle image du pays et de présenter les opportunités qu’offre celui-ci pour attirer investisseurs étrangers, martèle le ministre Ndirakobuca.
Contrecarrer le mouvement de trafic des êtres humains vers les pays du Proche-Orient
S’agissant de la permission de sortie du pays pour les commerçants qui se rendent à Dubaï et octroyée sur présentation d’un document qui montre la déclaration d’impôt sur une période de trois ans, le ministre apporte aussi des éclaircissements. Cette mesure a été prise dans le but de contrecarrer le trafic des êtres humains vers les pays du Proche- Orient. Le pays était, en effet, accusé par les pays étrangers d’être au cœur d’un trafic d’êtres humains, explique le ministre. Il a fallu prendre cette mesure pour vérifier si le demandeur de cette autorisation est réellement un commerçant avec des capacités d’être un importateur de Dubaï ou s’il n’est qu’un agent de ces organisations au cœur de ce trafic des êtres humains. Le ministre Ndirakobuca fait aussi savoir que le ministère en charge des affaires étrangères et de la coopération au développement du Burundi travaille sur une convention avec les pays qui ont besoin d’une main d’œuvre pour que celle-ci se déplace de façon reconnue par la loi.
Egide Kwizera