Une conférence-débat sur les droits de l’enfant au Burundi vient d’être organisée en mairie de Bujumbura, la capitale politique. C’était le samedi 20 avril 2024. Pour Valentin Havyarimana, conférencier et président de l’Association burundaise pour un monde de paix sans drogue (ABMPD), il s’observe des avancées assez significatives dans le domaine de la protection des enfants bien que les défis persistent.
« La place de l’enfant est à l’école », a insisté M. Havyarimana dans son exposé sur les droits des enfants. Il dit ne pas comprendre comment il y a des parents de l’intérieur du pays qui envoient des enfants mineurs à Bujumbura, à la recherche d’emplois dans les ménages. « Ce qui est encore plus malheureux est que l’argent perçu par ces enfants est envoyé à leurs parents pour l’utiliser dans les besoins familiaux ». M. Havyarimana qualifie cette pratique de l’exploitation éhontée des enfants. Il demande l’intervention de tout Burundais afin de couper court avec cette pratique qui prend de l’ampleur. Les religieux sont appelés à ne jamais se lasser dans la sensibilisation. Il demande au gouvernement d’instaurer des punitions à l’endroit des parents qui donnent du travail aux mineurs.
Havyarimana trouve qu’il y a des « dérapages » qui doivent être corrigés. C’est notamment l’ignorance de certains parents qui ne se soucient pas des droits de leurs enfants. Il rappelle que les enfants ont notamment le droit de vivre en famille, le droit à l’alimentation, à l’éducation, à l’enregistrement dans les registres administratifs, le droit d’accéder aux soins de santé, etc.
Le travail des enfants : qu’en dit la législation burundaise ?
La loi n° 1/11 du 24 novembre 2020 portant révision du décret-loi n° 1/037 du 7 juillet 1993 portant révision du Code du travail du Burundi, fixe l’âge de travail à 16 ans. L’article 10 de cette loi stipule que l’âge d’admission au travail est fixé à 16 ans. Toutefois, renchérit cet article, un enfant de 14 ans est autorisé à faire les travaux légers, uniquement dans le cadre de l’apprentissage. Selon l’article 11, les enfants ne peuvent être employés à des travaux qui ne sont pas appropriés à leur âge, à leur état ou à leur condition ou qui les empêchent de recevoir l’instruction scolaire.
Selon l’article 28 du Code pénal, les mineurs de moins de quinze ans sont pénalement irresponsables. Les infractions commises par ces derniers ne donnent lieu qu’à des réparations civiles.
Moïse Nkurunziza