La Fondation « Ndimubandi » a organisé, le samedi 20 avril 2023, une conférence-débat sur les droits des enfants au Burundi. Différentes personnalités œuvrant dans différents domaines ont répondu à ce rendez-vous. Selon Aline Cimpaye, administratrice générale, l’objectif de cette conférence était de faire appel à ce que les droits des enfants soient respectés. Tous ceux qui ont fait des interventions, durant cette séance, ont souligné à gros traits que le respect des droits des enfants reste un combat exigeant impérieusement le nécessaire apport de tout un chacun.
Les représentants des églises catholiques, et protestantes, les représentants des musulmans, les administratifs, les cadres de la justice, les parents, les enfants, les personnes en situation de handicap, les nounous ont répondu présents. Tout ce monde, venu de quatre coins du pays a un rôle à jouer, comme l’a affirmé Mme Cimpayé. « Sa contribution à l’édification d’une société burundaise tournée vers un avenir meilleur et respectueux des droits des enfants est indispensable », a fait remarquer cette représentante. Et d’ajouter que le souhait est que tous ceux qui ont répondu à cette conférence puissent être des ambassadeurs dans la promotion et le respect des droits des enfants. Elle a abordé dans le même sens que Stella Ndimubandi, présidente visionnaire de la fondation qui trouve que le travail de promotion des droits des enfants est un travail synergique et plus engagé qui demande la contribution de tout un chacun. « Après avoir échangé sur les droits des enfants en général, nous nous sommes convenus que toute personne puisse aider dans la sensibilisation », a fait savoir Mme Cimpaye.
Les religieux s’engagent
Au nom de tous les leaders religieux, après les travaux en groupes, Abbé Jules Kubwimana, directeur d’internat au petit séminaire de Kanyosha est revenu sur leur rôle dans le respect des droits de l’enfant. Il a affirmé que les religieux sont et restent engagés fermement dans une mobilisation sans précédent de rappeler à leurs fidèles le strict respect des enfants.
Pour apporter leur pierre à l’édifice, les religieux enseignent aux futurs mariés leurs rôles dans l’éducation de leurs enfants. « Nous leur expliquons le devoir qui leur incombe depuis la conception d’un enfant jusqu’à l’âge adulte », a-t-il souligné. Il a aussi rappelé aux parents qu’un enfant à le droit à la vie, le droit de vivre en famille, le droit d’être aimé par ses parents, le droit à l’enregistrement au registre administratif, le droit à la nourriture, à la scolarité etc. « L’enfant doit jouir d’un respect égal à celui d’un adulte. Malheureusement, certains comportements font rétrograder ces droits. Imaginons, un parent qui intime l’ordre à un enfant de se lever pour laisser la place à un adulte ».
Selon Abbé Jules Kubwimana, les parents doivent s’assurer du bien être de leurs enfants. Il a réaffirmé que les responsables religieux font de leur mieux pour respecter les droits des enfants. Il a aussi appelé leurs fidèles à prendre comme modèle ces leaders religieux.
Exploitation des enfants et la mendicité, des comportements à couper court
Tous ceux qui ont fait des interventions sont revenus sur certaines pratiques qui dégradent les droits des enfants au Burundi. Ici, le représentant des parents, un homme vivant avec handicap, a rappelé qu’ils ont le devoir de nourrir leurs enfants. Il a appelé tout les intervenants à lutter contre l’exploitation des enfants et l’utilisation de ces derniers dans la mendicité, dans le commerce ambulant, dans l’exécution des travaux ménagers exténuants lourds, etc. « Certains enfants sont contraints à la mendicité pour nourrir la famille. Cette pratique doit être bannie. Moi, personnellement, je suis en situation de handicap, mais je sais que je dois faire de mon mieux pour subvenir aux besoins de mes enfants. Il y a même des employeurs qui exploitent leurs nounous en leur donnant des travaux épuisants, parfois sans repos», s’est lamenté un homme amputé de bras qui a représenté les parents. Ce parent a convergé avec Mme Ndimubandi qui a demandé aux parents de ne pas jeter leurs responsabilités aux enfants.
Quant à Eduige Bishikwabo, un des enfants, a indiqué que certains parents bafouent les droits des enfants sous tutelles. « Il arrive qu’un enfant se retrouve dans des mains des parents qui ne sont pas les siens, c’est-à-dire les tuteurs .Ces derniers maltraitent de tels enfants. Privés de certains droits comme le droit à la scolarité, ces enfants vivent un enfer ». Mademoiselle Bishikwabo pointe du doigt également certains comportements des parents qui s’occuper uniquement de leurs enfants alors qu’ils ont d’autres enfants qui sont sous leurs responsabilités. Elle a appelé tous les parents à aimer les enfants sans distinction aucune car, a-t-elle insisté, les enfants doivent être entendus par les parents y compris les enfants adoptés.
Des centres destinés aux enfants maltraités
L’administratrice générale de la Fondation Ndimubandi a indiqué que les enfants qui subissent des violences dans leurs familles vont être admis dans des centres. En plus, les élèves de 3 à 10 ans vont être aidés à traverser les routes dangereuses grâce aux différents points de rassemblement qui seront placés dans certains lieux recensés.
Cette fondation compte également mettre en place une crèche qui va aider les parents démunis qui n’ont pas où laisser leurs enfants quand ils vont au travail. « Ces enfants laissés dans d’autres ménages y subissent des violences», a-t-elle conclu.
Moise Nkurunziza