L’ACEDH (Association pour la communication et l’éducation aux droits de l’Homme) est en train de sensibiliser sur les droits de l’Homme en général et ceux des enfants en particulier dans la commune Giheta en province de Gitega. Le premier volet concerne l’enregistrement des naissances à l’état civil car, pour Fabrice Manirakiza, représentant légal de cette association, c’est une ouverture à tous les droits de l’enfant. Les CPE (Comité de protection de l’enfant) au niveau communal et collinaire sont à la première ligne de combat pour mener à bien, cette campagne qui a déjà recensé plus de 600 enfants non-inscrits à l’état civil.
Cette campagne a débutée par une formation, en date du 21 février 2024 à Giheta, à l’endroit des chefs de collines de toute la commune, les membres des CPE collinaires, les représentants du ministère en charge des droits de l’Homme au niveau communal et collinaire et les représentants des confessions religieuses. Pour l’administratrice communale de Giheta, Micheline Ninahaza, l’initiative de l’ACDEH est à saluer et à encourager, car, il est clair que jusqu’à ce jour, il y a des naissances qui ne sont pas enregistrées et d’autres qui n’ont pas été enregistrées à temps. Cela provoque le plus souvent, des conflits au niveau des familles, notamment en cas de recherche ou de revendication de la paternité. Elle appelle toute la population de sa commune à changer de mentalité, notamment en sachant qu’un enfant non enregistré, perd la plupart de ses droits.
L’enregistrement des naissances est d’une importance capitale
Quant au représentant légal de l’ACEDH, Fabrice Manirakiza, l’enregistrement des naissances est d’une importance capitale. Les CPE doivent s’activer pour sensibiliser la population sur les droits des enfants. Et de faire remarquer qu’à ce jour, le recensement déjà effectué montre que la commune de Giheta, compte 606 enfants non-inscrits à l’état civil dans ses trois zones. Il a fait remarquer que des situations de grossesses non- désirées empilent la situation. Et plus tard, ça crée des conflits dans les familles. M. Manirakiza a laissé entendre qu’un enfant non-enregistré perd ses droits essentiels dès la naissance. Il s’agit, entre autres de l’accès gratuit aux soins de santé pour les moins de cinq ans, à l’éducation et le droit à la succession. Il donne des conseils aux jeunes adultes qui n’ont pas été inscrits à l’état civil, de le réclamer avant d’avoir 23 ans, car, la loi ne permet plus à celui qui dépasse cet âge de réclamer la paternité. Or, avoir des individus dans la société, dont la loi ne reconnaît pas une quelconque paternité, est un danger public évident, qui freinera d’une manière ou d’une autre, le développement du pays. Faisant référence aux conflits observés dans cette circonscription, notamment sur la revendication de la paternité, Fabrice Manirakiza rappelle que la loi prévoit qu’en cas du décès du prétendu père, de le faire au cours d’une année suivant sa disparition, sinon, il sera difficile voire impossible de le faire. De préférence le faire avant la répartition de l’héritage.
Amédée Habimana