Le vendredi 12 décembre 2025, l’Hôpital militaire de Kamenge a annoncé le succès de sa troisième campagne d’opérations à cœur ouvert pour les enfants atteints de cardiopathie congénitale. Cette initiative, fruit d’une collaboration internationale, soulage les familles et assure le transfert de compétences vitales aux professionnels de santé burundais, comme révélé lors d’une conférence de presse pour dresser le bilan.

Dr Marc Nimburanira, directeur général de l’hôpital, a souligné que la cardiopathie congénitale est une pathologie fréquente à l’échelle mondiale, puisqu’un enfant sur 100 naît avec cette affection. Il a affirmé qu’au Burundi, cette pathologie est même « beaucoup plus fréquente ».
Il a notamment remercié l’appui des hautes autorités et des amis allemands, surtout l’ONG Kinderherzen qui est venue en aide pour la chirurgie. Il a également salué l’apport du professeur Nicodème Sinzobahamvya, un grand chirurgien qui a évolué en Allemagne et en Europe et qui est en train d’aider à cette activité.
Cette troisième campagne s’ajoute à celles de mars et juin, ou on enregistre quarante sept enfants opérés avec succès. «Nous sommes très contents. Ce sont des enfants qui sont guéris. Les familles sont soulagées », a confié Dr Nimburanira.
Un point crucial de ces campagnes est l’apprentissage. « Nous apprenons beaucoup de nos amis allemands qui sont venus nous aider », a déclaré Dr Nimburanira, «Ils nous ont apporté la technique et la technologie. Ils nous ont apporté le savoir. Ils veulent qu’on grandisse et que demain, nous soyons nous-mêmes les responsables de la prise en charge des enfants souffrant de cette pathologie » a-t-il expliqué. Il a ajouté que l’ONG Kinderherzen convie même des étudiants locaux lors des interventions, comme celles réalisées par Dr Claudia Arenz durant la présente campagne.
Néanmoins, l’établissement rencontre d’importants défis. Le premier est d’ordre financier. «Ça demande beaucoup d’argent pour accueillir nos amis qui viennent nous aider. Et aussi, ici localement, il y a beaucoup de besoins », a expliqué Dr Nimburanira. Il a lancé un appel aux autorités et aux potentiels donateurs pour soutenir ce centre national.
Le deuxième défi concerne le personnel. «Le personnel disponible localement n’est pas suffisant», a-t-il regretté. Il a appelé à la formation de professionnels variés, des cardiologues, des infirmiers en soins intensifs, pour assurer une prise en charge durable.
Enfin, un troisième défi est l’absence de données sur les enfants affectés. Dr Nimburanira a alerté sur le diagnostic souvent tardif des cas, qui sont difficiles à traiter. Il a annoncé un projet de dépistage précoce en périphérie pour traquer tous les enfants avec cardiopathie congénitale et obtenir des données suffisantes pour optimiser la prise en charge.
Quant aux causes, Dr Nimburanira a souligné qu’il existe des facteurs favorisants, comme certains médicaments ou le diabète chez les femmes enceintes.
Jean Marie Ndayisenga
