Le gouvernement du Burundi a mis en place une Vision souhaitant un Burundi émergent en 2040 et développé en 2060. Tous les secteurs sont concernés par cette vision. La part des artistes est indispensable. Cela ressort d’un entretien que la chanteuse et cinéaste, Alvella Muhimbare, a accordé au quotidien Le « Renouveau ».
« Avoir le potentiel d’artiste tant au Burundi qu’à l’étranger est une bonne chose non seulement pour nous les artistes mais aussi pour nos amateurs à qui nous partageons nos œuvres. Nous nous réjouissons du pas déjà franchi dans ce secteur parce que nos activités peuvent nous aider à satisfaire nos besoins individuels et familiaux, pourquoi ne pas contribuer dans le développement économique du pays. Nous sommes toutes et tous concernés par la vision de notre gouvernement (Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060). C’est pour cette raison que nous devons fournir beaucoup d’effort, pour atteindre cet objectif », a fait savoir Mlle Muhimbare en demandant au gouvernement du Burundi de reconnaître la place des artistes et de protéger les activités artistiques pour qu’ils trouvent un cadre légal de payer les taxes et ainsi contribuer dans le développement économique du pays. Elle a précisé que les œuvres des artistes ont déjà changé les mentalités de plus d’un à travers les messages que véhiculent les chansons ou les cinémas.
L’autoprogrammation, une des stratégies employées
La jeune artiste native de la province de Ruyigi en commune Kinyinya fait savoir qu’elle n’éprouve pas beaucoup de problèmes dans l’exécution de son talent. « Quand on a un talent, on ne doit pas nécessairement souffrir pour le prouver. Je dois savoir comment subdiviser les 24 heures qui constituent le jour. Je dois savoir quand être chanteuse, quand être cinéaste et quand m’occuper d’autres affaires de la vie courante », a-t-elle informé.
En tant que cinéaste, Mlle Muhimbare a témoigné qu’elle a trouvé une inspiration dans les cinémas nigérians, tanzaniens et rwandais et voulais jouer au cinéma comme eux. « J’ai commencé à jouer aux cinémas et à chanter entre 2019 en 2020. Je dirais que je n’étais pas passionnée par ce métier parce que je ne voyais pas que je pouvais franchir un pas quelconque. Mais, avec le temps, mes œuvres ont été bien accueillies dans la société et par la grâce de Dieu, j’ai pu avancer », a-t-elle expliqué en précisant que la musique (Gospel) est sa passion. Elle indiqué qu’elle souhaite arriver le plus loin possible mais selon la volonté de Dieu.
Quelques défis sont à relever
Alvella Muhimbare fait savoir que le métier d’artiste se heurte à quelques défis notamment le manque des moyens financiers et des infrastructures artistiques. « Le métier d’artiste se heurte à plusieurs défis. Beaucoup d’entre nous n’ont pas de moyens financiers pour pouvoir mettre en évidence leurs talents. Le manque d’infrastructures constitue aussi un grand défi dans le développement des artistes. En cinéma, c’est un peu plus compliqué parce qu’on manque souvent le marché d’écoulement. Même quand on en trouve, on ne peut recouvrer toutes les dépenses qu’on a faites comme coût de production. C’est pourquoi nous demandons un appui de la part de l’Etat », a-t-elle insisté.
Alvella Muhimbare a conclu en témoignant que, quelques unes de ses chansons ont été aimées plus que les autres. Il s’agit de « Mfise amatsiko » et « Umubavu » mais, dit-elle, cette dernière a transcendé parce qu’elle a été préparée de façon moderne.
Olivier Nishirimbere