Les radios locales au niveau des différentes provinces du pays ne sont pas beaucoup écoutées. La majorité de la population de ces provinces écoutent souvent les radios émettant depuis certains pays limitrophes du Burundi. Le problème principal est que les radios émettant depuis le Burundi soufrent d’un manque d’équipements de haut niveau, avec une faible puissance que celles des pays voisins. Tels sont les propos du président de l’Association burundaise des radiodiffuseurs (ABR).
Pour Onésime Harubuntu, président de l’ABR, avant la semaine de la célébration de la journée mondiale de la radio, une équipe technique de l’ABR s’est rendue à l’intérieur du pays, exactement dans les provinces du nord comme Muyinga, Kirundo et Ngozi. M. Harubuntu a indiqué que l’objectif de la descente était de se rendre compte de l’état de fonctionnement de certaines radios communautaires qui y sont implantées.
«Arrivée sur terrain, nous avons constaté que les radios locales du Burundi ne sont plus écoutées. Mais, la population de ces différentes localités écoutent souvent les radios qui émettent depuis les pays limitrophes du Burundi comme le Rwanda et la Tanzanie », a mentionné le président de l’ABR.
M. Harubuntu a précisé que le seul problème réside dans l’utilisation des émetteurs qui ne sont pas puissant comme ceux utilisés dans les pays limitrophes. Au Burundi, on utilise les émetteurs de cinq cent kilohertz (500 Khz) ; alors que dans ces pays limitrophes, ils ont des émetteurs de deux milles kilohertz (2000 Khz). « C’est l’un des grands défis qui fait que nos radios ne soient pas beaucoup écoutées à l’intérieur du pays. Il nous faut des moyens suffisants pour acheter des équipements de haute qualité et de haut niveau, avec des puissances supérieures », a insisté M. Harubuntu.
Le président de l’ABR a également informé que ce problème est déjà connu au niveau de l’Autorité de régulation et de contrôle des télécommunications (ARCT). Et cette dernière, en collaboration avec le Conseil national de la communication (CNC), a demandé aux responsables des différentes radios de s’y investir afin d’améliorer leurs conditions techniques et financières de travail.
Le fonds d’appui aux médias doit être renforcé
Nous apprécions la création du fonds d’appui aux médias par le gouvernement burundais. Mais, à cause de la croissance des médias en général, et des radios en particulier dans notre pays, le gouvernement du Burundi devrait prendre des mesures pour renforcer le fonds destiné à l’appui des médias, a ajouté M. Harubuntu. Il a également signalé que le recours aux partenaires techniques et financiers sera un autre moyen de plaidoyer pour appuyer le secteur des médias et contribuer au développement de notre pays. Cet appui sera seulement destiné à appuyer les médias afin qu’ils puissent avoir des matériels et des émetteurs de haut niveau, comparativement aux autres pays de la sous-région, en général et des pays limitrophes, en particulier.
Avec la levée des sanctions qui ont été prises sur le Burundi par les pays membres de l’Union européenne, le président de l’ABR espère enfin que parmi les appuis au développement qui seront accordés au gouvernement burundais, figureront ceux destinés à appuyer les radios et les médias burundais afin qu’ils puissent disposer des moyens techniques et financiers nécessaires pour la prestation de leurs services.
Avit Ndayiragije