Les malades mentaux sont confrontés à des défis considérables sur le plan de leur bien-être psychologique. Ils sont également affligés par des préjugés et des stéréotypes qui entravent leur épanouissement et leur inclusion sociale. La maladie mentale est une maladie comme tant d’autres et les victimes devront être traités avec dignité et respect. Cela ressort d’un entretien de Nestor Nzitonda, représentant légal d’une association intervenant en santé mentale Mission humanitaire pour la santé, éducation et développement (MIHSED) avec la rédaction du journal « Le Renouveau du Burundi », le 27 février 2025.

Selon M. Nzitonda, la stigmatisation associée aux troubles mentaux se manifeste de multiples façons, depuis les remarques désobligeantes et les jugements hâtifs jusqu’à l’exclusion sociale et la discrimination à l’emploi. Ces préjugés ont des conséquences dévastatrices sur la vie des personnes concernées, entraînant une diminution de leur estime de soi et un isolement social accru. Poursuit-il, la discrimination des malades mentaux peut aggraver leurs symptômes, entraver leur rétablissement et les conduire à la marginalisation.
« Chacun a un devoir de lutter contre cette discrimination et de promouvoir une société inclusive où les personnes troublées mentalement sont traitées avec dignité et respect. Cela passe par une sensibilisation accrue à la réalité des troubles mentaux, une éducation visant à déconstruire les stéréotypes et un engagement à créer des environnements accueillants et soutenants», signale-t-il.
Prendre soin des malades mentaux
D’après le directeur du centre neuropsychiatrique de Kamenge, Frère Marcus Ciza, la communauté est appelée à prendre soin des personnes qui ont suivi un parcours psychiatrique pour les réinsérer dans la société et les traiter comme tant d’autres. Car, dit-il, la société joue un grand rôle pour lutter contre la stigmatisation de ces derniers. Jeanne Nibizi, une femme guérie du trouble mental, témoigne que le trouble mental est une maladie comme tant d’autres. Elle affirme qu’elle a guéri grâce à un traitement urgent au centre neuropsychiatrique.
« Au commencement de cette maladie, j’étais comme personne exclue de la société car aucun citoyen ne m’approchait, même les enfants ne voulaient plus me voir. Pour guérir, ma famille m’a conduite au centre pour me faire soigner. Aujourd’hui, je suis au travail, j’ai encore retrouvé mon emploi d’enseignant», indique Mme Nibizi.
Elle invite à ceux qui souffrent de troubles mentaux d’avoir de l’espoir car le rétablissement est possible. Elle leur rappelle qu’il est possible de retrouver une vie pleine et épanouissante.
Anne Bella Irakoze (Stagiaire)