La Commission nationale indépendante des droits de l’Homme(CNIDH) a organisé un atelier de deux jours dans la province de Rutana sur la sensibilisation des autorités du Sud en vue de l’amélioration de la protection des personnes déplacées internes et les rapatriées. Au cours de cet atelier, des difficultés que rencontrent les rapatriés ont été énumérées dont le problème de réinsertion en milieu du travail.
Selon le président de la CNIDH, Sixte Vigny Nimuraba, cette institution a la mission de protection et de promotion. Elle a aussi le rôle consultatif auprès des institutions étatiques en matière des droits de l’homme. Il a précisé que parmi les personnes qui doivent bénéficier les contributions de la CNIDH figurent aussi les personnes déplacées, les refugiés, les rapatriés et même les apatrides. Il a précisé que cet atelier a été organisé dans l’objectif de se rendre compte des besoins de ces personnes afin que la CNIDH intercède au près des autorités des différents ministères. Concernant les conflits fonciers qui s’observent entre les rapatriés et les résidents, M. Nimuraba a souligné que la CNIDH ne s’occupe pas directement des conflits fonciers mais, elle donne des conseils et des orientations. Car, la plupart des rapatriés ne savent pas les institutions qui opèrent dans tel domaine ou autre, mais il a précisé que si elle trouve des moyens, la CNIDH peut donner une assistance judiciaire afin de les aider à réclamer leurs droits.
Les rapatriés rencontrent des difficultés
Pour le secrétaire générale de l’Association des jeunes rapatriés du Burundi (AJRB), Abraham Barengayabo, les rapatriés sont bien reçus et ils sont bien encadrés. Cela grâce aux efforts fournis par le gouvernement du Burundi dans le processus de rapatriement. Toutefois, il a souligné qu’il y a quelques difficultés qui s’observent à l’endroit des personnes rapatriées. Il a cité entre autre le problème d’emploi chez les rapatriés même pour ceux qui ont des diplômes. Pour ce problème, M. Barengayabo reconnait que c’est un problème qui est généralisé pour tout citoyen burundais. Mais, d’une manière particulière, a-t-il précisé, il y a des rapatriés qui étaient fonctionnaires de l’Etat avant d’aller en exil et qui ne parviennent pas à être réintégrés dans leurs anciennes fonctions. Pour ceux-ci, il a interpellé toutes les autorités qui sont impliquées dans la réinsertion des rapatriés de faciliter le processus de réintégration dans leurs anciennes fonctions. Une autre difficulté évoquée par notre interlocuteur est le problème de réadaption au système éducatif burundais pour les élèves rapatriés. Il a souligné que la plupart des élèves rapatriés ont évolué dans le système anglophone et cela cause des difficultés lorsqu’ils arrivent au Burundi. A ce sujet, M. Barengayabo a précisé que des voies de solution sont nécessaires comme la mise en place des centres de réintégration linguistique afin de les mettre au même niveau des autres.
Des recommandations ont été émises
Dans cet atelier, les participants ont reçu des enseignements sur les différents thèmes dont les causes des déplacements internes, la gestion durable et autonomisation durable des personnes déplacées internes et les rapatriés, etc. Après les échanges et débat, des recommandations ont été émises. Pour prévenir les déplacements internes suite aux catastrophes naturelles, les participants ont recommandé la sensibilisation de la population sur les méfaits de l’exploitation anarchiques des rivières et leur protection. Ils ont recommandé aussi de tracer les courbes des niveaux et délimiter les zones inondables et sauvegarder l’environnement et la biodiversité, …
Dans le cadre d’une gestion durable et autonomisation durables des personnes déplacées internes et les rapatriés, les participants ont recommandé d’identifier les besoins et le financement des associations pour les activités génératrices des revenus.
Fidès Ndereyimana