La jeune artiste burundaise, Bernice Irumva dit Bernice The Bell vient de participer à un festival international qui s’est déroulé au Maroc du 16 au 19 novembre 2022. Cette participation constitue pour elle, une occasion d’or parce qu’elle a eu l’opportunité de vendre son image et son talent.
Dans une interview qu’elle a accordée au quotidien Le Renouveau, Bernice Irumva a fait savoir que pour participer au festival « Visa for music», elle a été motivée par la scène internationale parce que c’était un grand festival qui va accueillir beaucoup d’acteurs culturels, beaucoup de programmeurs, beaucoup d’articles et beaucoup de tourneurs. « Je voyais ça comme une occasion d’or à ne pas rater d’autant plus que j’ai eu des contacts avec les programmeurs auxquels j’ai pu vendre mes dates. J’ai été aussi motivé par l’amour du pays, le patriotisme parce je voulais montrer la culture et la musique burundaises à toutes les nations qui avaient participé à ce festival », a-t-elle indiqué. L’objectif clé de cet événement était de mettre en lumière les artistes qui émergent sur le continent africain, le continent asiatique et ceux qui proviennent de l’Europe du Sud mais aussi c’était une occasion aux acteurs culturels de choisir les artistes qu’ils vont inviter dans les festivals qui vont se dérouler dans différents pays du monde », a-t-elle ajouté
Un grand bénéfice
L’artiste originaire de la province de Karusi nous a indiqué que sa participation a constitué pour elle un grand bénéfice. « J’ai rencontré beaucoup d’artistes provenant du Maroc, d’Espagne, de l’Italie, du Burkina Faso, de la RDC, pour ne citer que ceux-là. J’ai pris contacts avec les programmeurs des festivals. J’ai eu pu vendre mes dates pour les festivals qui vont se dérouler à Québec, il y a une collaboration sur scène que je pourrais faire avec l’orchestre féminin du Bénin ; j’ai des interviews avec la BBC et les autres radios marocaines. J’ai bénéficié aussi d’une promotion sur Sportfy Arabia et cela va augmenter la vente en ligne de mes chansons. J’ai eu un grand concert au Maroc, ce qui m’a mis sur la scène internationale. Je ne peux plus avoir de problèmes d’être au « le line-up » des concerts ou des festivals en Afrique. C’est une valeur ajoutée sur ma carrière. Imaginez si je sois programmée pour 5 festivals au Canada, 3 pour le Bénin, 4 pour le Maroc, 2 pour la Belgique; tout ça c’est une visibilité pour moi et c’est très bénéfique », a-t-elle expliqué.
Mme Irumva a signalé que ce n’était pas facile de prendre un si cher voyage, mais elle remercie certains de ses amis qui l’ont soutenu financièrement. « Je ne puis m’empêcher de remercier le ministre en charge des affaires étrangères, Albert Shingiro pour son soutien, mais aussi j’ai apprécié le soutien de la part des agences de voyage. Je saisi d’ailleurs cette occasion pour inviter les autres sociétés à emboîter ce pas pour appuyer nos activités parce que nous pouvons être des ambassadeurs de leurs produits », a-t-elle indiqué.
Des défis ne manquent pas
S’agissant des défis auxquels les artistes burundais font face, Bernice Irumva a cité le manque le soutien financier et technique de la part du ministère en charge de la culture, le manque des salles de spectacles pour pouvoir faire des audiovisuels à montrer pour participer aux festivals internationaux, etc », a-t-elle énuméré en demandant au ministère ayant la culture dans ses attributions de soutenir les artistes financièrement et techniquement. Elle lui a demandé aussi de leur faciliter la tâche en cas des sous-couverts pour aller demander des sponsors ou leur donnant facilement les ordres de mission. Elle a proposé que le ministère en charge de la culture mette en place un fond pour soutenir les artistes surtout s’il s’agit des sorties, parce qu’ils vont défendre l’image du pays.
L’actuelle enseignante (Bernice The Bell) des sciences de la terre à un des lycées de la Province de Karusi interpelle ses fans à rester à ses côtés en soutenant ses activités. Bernice a déjà participé au festival SICA qui s’est déroulé à au Guinée en 2019; elle a aussi participé l’Escale Bantoo de Douala en 2020 et Tuliwamu Pearl Rythm en Ouganda en 2020.
Olivier Nishirimbere