
Les méthodes contraceptives sont multiples, chacun est libre d’en utiliser une de son choix (Photo Eliane Nduwimana)
Un entretien a été accordé au quotidien Le Renouveau, par les femmes et les hommes musulmans de la zone de Buterere en mairie de Bujumbura, sur la régulation des naissances. Leurs propos montrent que certaines femmes musulmanes n’ont pas le droit de prendre une décision en rapport avec la contraception.
La planification familiale est indispensable pour le développement d’un pays, de sa société et des individus, car c’est grâce à elle qu’il est possible de mieux organiser la vie des familles, mieux nourrir et éduquer les enfants et leur offrir les soins de santé dont ils ont besoin.
Amina Abdallah, femme de 31 ans a fait savoir que dans le temps, les femmes musulmanes vivaient dans l’ignorance totale. Elles considéraient leurs maris comme les seuls garants des décisions concernant leur vie et surtout en ce qui concerne la procréation. « Les femmes musulmanes d’avant, restaient à la maison. Elles s’occupaient seulement des travaux ménagers et de la procréation. Elles étaient convaincues que c’est l’homme qui doit donner l’autorisation d’adhérer aux services de planification familiale. Quand celui-ci est contre les pratiques de planification familiale, la femme est obligée d’avoir des grossesses trop rapprochées, qui peuvent même nuire à sa santé et à celle de l’enfant. Heureusement pour moi, mon mari m’a autorisée de mettre un stérilet pour espacer les naissances » a-t-elle précisé.
Des rumeurs autours de la contraception
Ida Minani agée de 28 ans a informe que pour son mari, les méthodes contraceptives auxquelles les professionnels de santé sensibilisent, ne sont pas bonnes pour la santé des femmes. «Lui préfère faire le coït interrompu, même si cette méthode n’est pas du tout fiable. Par exemple nous avons 4ans de mariage et nous avons déjà eu trois enfants». indique Mme Minani. En plus de l’exigence de son mari de ne pas utiliser les moyens modernes de contraception, son époux ne veut pas avoir un autre enfant avant que le petit, âgé de 7 mois, n’ait grandi. Sudi Kalid, le mari d’Amina Abdallah a souligné que ces hommes qui exigent que leurs femmes n’utilisent pas les méthodes contraceptives modernes sont ceux-là même qui abandonnent leurs conjointes quand elles donnent naissance à un enfant non souhaité. Pour lui, la planification des naissances est indispensable au développement d’un pays et des individus. « Quand on a beaucoup d’enfants, on ne peut pas mieux organiser la vie des familles, mieux nourrir et éduquer les enfants et leur offrir les soins de santé dont ils ont besoin» a-t-il dit. Cheikh Abdhallah, ne s’intéresse pas à la planification familiale sous prétexte qu’aucun verset du Coran n’interdit au mari ou à la femme d’espacer les grossesses ou d’en réduire le nombre en fonction de leur situation physiologique ou économique.
Eliane Nduwimana