
M. Hatungimana, le deuxième, de gauche à droite : « Les personnes handicapées devraient avoir accès aux lieux de vote » (Photo Rose Mpekerimana)
Les personnes handicapées font face à différents défis pour participer aux élections. Les statistiques des personnes handicapées restent insuffisamment documentées. Beaucoup de cette catégorie ne répondent pas aux élections suite à leur handicap physique. Par conséquent, ils ne sont pas représentés dans les instances de prise de décision. Aussi, leurs problèmes ne sont pas dans la plupart de cas tenus en compte spécifiquement. Ils demandent au gouvernement de les considérer autant que les autres pour participer pleinement à la vie politique et publique du pays.
Le représentant de l’Union des personnes handicapées du Burundi (UPHB), Alexis Hatungimana, a fait savoir qu’au Burundi, les statistiques des personnes handicapées restent insuffisamment documentées : « Le Rencensement général de la population et de l’habitat de 2008 fait état de 4,5% de personnes vivant avec handicap sévère. En utilisant les données de la Banque mondiale et de l’OMS, la population burundaise vivant avec handicap serait estimée à 1 800 000 individus (15% de 12 millions). Ce chiffre est aujourd’hui largement dépassé suite aux guerres, catastrophes naturelles, inondations, accidents mais aussi aux maladies handicapantes », a-t-il indiqué.
M. Hatungimana a rappelé qu’en s’engageant à respecter la convention relative aux droits des personnes handicapées, les gouvernements des quatres coins du monde y compris le Burundi se sont engagés à garantir à tous les humains, indépendamment de leurs capacités ou handicaps, la jouissance de leurs droits sans discriminantion aucune. Il a précisé que cette convention témoigne d’un mouvement mondial croissant visant à inclure les personnes handicapées dans la vie sociale, politique et économique pour ne laisser personne derrière. Il a également mentionné que le Burundi s’est aussi engagé à protéger les droits politiques des personnes handicapées par le biais de sa législation nationale et ratification des conventions internationales et régionales.
Les scrutins ne sont pas adaptés à certains types de handicap
Notre source a néanmoins précisé que malgré ces progrès réalisés, des défis restent pendant chez ladite catégorie de personnes. « La citoyenneté des personnes handicapées est bafouée du fait que les lieux de vote ne sont pas accessibles physiquement car, ceux qui se déplacent dans des feuteuils roulants ne sont pas favorisés. Les scrutins ne sont pas adaptés à certains types de handicap. Le cas pareil est celui des personnes aveugles et sourds muets », a-t-il ajouté.
Il a laissé entendre que les personnes handicapées ne sont pas représentées dans les organes de prise de décision au Burundi au moment où dans la sous-région et dans beaucoup de pays, les personnes handicapées occupent des fonctions politiques et plaident par conséquent pour les droits de cette catégorie. Il a ajouté que les services en charge de statistiques au Burundi n’ont pas des chiffres exacts des personnes handicapées. Ce qui fait que des politiques et programmes du pays ne tiennent pas compte de ladite catégorie.
Compte tenu de ces défis, le représentant légal de UPHB demande au chef de l’Etat de recommander la cooptation des personnes handicapées dans les instances de prise de décision. Aux honorables parlemantaires, de revisiter la loi sur les élections pour inclure les personnes handicapées. A la Ceni, de rendre les bureaux de vote plus accessibles pour permettre aux personnes handicapées de participer pleinement au processus électoral.
Rose Mpekerimana