Le phénomène des violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) est une réalité dans notre pays en général et dans la province de Ngozi en particulier. La représentante du Centre de développement familial et communautaire (CDFC), Georgette Ndayishimiye indique, le mardi 7 septembre 2021, que sa forme la plus grave est relative aux viols sexuels qui prennent une allure inquiétante.
« Dans la province de Ngozi, de juin 2020 à juillet 2021, les cas des violences basées sur le genre sont estimés à 975 cas », informe Mme Ndayishimiye. S’appuyant sur des chiffres, Mme Ndayishimiye affirme que beaucoup de cas enregistrés sont des femmes. « Pendant cette période, 101 femmes ont subi des violences sexuelles tandis que 126 femmes contre 18 hommes ont subi des violences physiques. Pour les violences économiques, 228 femmes contre 41 hommes en ont subi alors que 398 femmes contre 53 hommes ont été victimes des violences psychologiques ».
Les formes des VBG les plus fréquentes dans la province Ngozi
Selon Mme Ndayishimiye, quatre formes de violences basées sur le genre sont plus fréquentes dans cette province. Il s’agit des violences sexuelles, socio-économiques, physiques et psychologiques. « Les violences physiques sont caractérisées par des coups et blessures, déchirures, la mort, la mutilation ou les travaux lourds ». Les cas de violences sexuelles enregistrées dans la province de Ngozi, poursuit Mme Ndayishimiye, sont dus à la prostitution forcée, au harcèlement sexuel, au viol, à l’inceste, au rap ou enlèvement, au mariage forcé, à l’avortement ou rapport sexuel forcé, à la grossesse précoce ou non désirée. « Les violences socio-économiques sont caractérisées par la non subvention des besoins de la famille, par l’empêchement d’exercer un travail payant, la dépossession des biens ou le refus d’un emploi ». Pour Mme Ndayishimiye, l’inégalité dans les relations de pouvoir entre les hommes et les femmes dans la société constitue la principale cause des VBG. « En plus, cette femme leader trouve que la persistance de ces violences est également occasionnée par le poids de la tradition, par certaines coutumes ainsi que par l’ignorance.
Mme Ndayishimiye se réjouit que le gouvernement continue à faire des efforts pour éradiquer ces violences en mettant en place des structures de lutte contre les VBG et un cadre légal réprimant ces violences. Elle donne l’exemple du code pénal, des institutions mises en place pour la promotion de la femme notamment la création des CDFC représentés jusqu’ au niveau communal ainsi que la direction générale ayant dans ses attributions la lutte contre les VSBG. « Nous saluons également la mise en place des 16 jours d’activisme de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles au cours desquels cette activité de lutte contre les VSBG est inscrite ».
Moïse Nkurunziza