Dans le cadre du projet sur l’économie du capital naturel de l’Afrique de l’Est, tous les aspects du bien-être humain et économique dépendent fortement de la nature. La population devrait être sensibilisée afin de freiner la dégradation des écosystèmes.
Dans un entretien avec Diomède Manirakiza, chef de département d’Economie rurale et des entreprises agro-alimentaires à l’Université du Burundi et expert en économie de l’environnement, il fait savoir que le projet sur l’économie du capital naturel de l’Afrique de l’Est consiste à évaluer les coûts de l’inaction des écosystèmes frontaliers dans les pays de la Communauté est-africaine. C’est-à-dire qu’on démontre les conséquences si rien n’est fait pour gérer ces écosystèmes. On évalue ce qui existe en termes de ressources naturelles et en termes de carbones. Au Burundi, c’est le cas du lac Rweru et de la réserve naturelle de la Kibira.
M. Manirakiza indique que ces écosystèmes sont menacés par les activités de l’Homme, la pression de l’Homme sur ces ressources naturelles. Prenons l’exemple du lac Rweru, même si la loi prévoit qu’il ne peut pas y avoir des activités à 50 m du lac, on observe des plantations qui sont très proches du lac. On observe également la pollution due aux activités agricoles et aux activités de la pêche. La régulation de la pêche n’est pas respectée, même si la loi est là. Il y a des gens qui exercent la pêche de façon anarchique avec le matériel inadéquat.
Il faut la participation de tous les acteurs
Au niveau de la Kibira, M. Manirakiza fait savoir qu’il y a des gens qui y vont pour chercher le bois de chauffe ainsi que les produits forestiers comme les fruits, les plantes médicinales. Il y a aussi des gens qui y font encore de la chasse. Pour faire face à ces menaces, la participation de tous les acteurs impliqués dans la protection des écosystèmes s’avère nécessaire ; c’est-à-dire la population, l’administration, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, etc. Au Burundi, le secteur privé n’est pas très impliqué dans la gestion de ces écosystèmes, c’est pourquoi les recettes touristiques restent toujours faibles par rapport à d’autres pays de la sous-région. Le secteur privé devrait participer et montrer l’importance écosystémique. Les autorités locales, quant à elles devraient sensibiliser, encore plus la population, pour faire face à la gestion de ces écosystèmes. Par exemple, il est difficile de dire à la population riveraine de la Kibira de ne pas cueillir les fruits alors qu’elle a faim. Il faut chercher d’autres solutions alternatives pour que cette population comprenne que ces écosystèmes devraient être protégés.
Lucie Ngoyagoye