La prison, en tant qu’univers global et hostile, n’est pas le lieu de vie le plus accueillant que l’on pourrait imaginer pour des enfants. Les conditions de vie des enfants détenus avec leurs mères dans la prison pour femmes de Ngozi sont améliorées par rapport aux années antérieures; mais leur prise en charge reste hypothétique. Cela est ressorti d’un entretien avec la directrice de la prison pour femmes de Ngozi; Jeanine Inamahoro.
Pour Jeanine Inamahoro, les enfants détenus avec leurs mères dans la prison pour femmes de Ngozi vivent comme tant d’autres sauf qu’ils ne sont pas libres de jouir pleinement de leur liberté. « Dans cette prison, les mères qui sont détenues avec leurs enfants reçoivent une ration alimentaire double composée de quelques grammes de haricots, farine de maïs et cuillère de sel pour survivre » a fait savoir notre source. A part la ration qui est destinée à chaque prisonnière, la directrice de prison a indiqué que l’ONG Terres des hommes participe en distribuant aux femmes incarcérées avec leurs enfants de moins de trois ans, quelques kilos de farine de bouillie.
Concernant la santé de ces enfants, Mme Inamahoro a affirmé que ceux qui tombent malades reçoivent gratuitement des soins. Même ceux qui souffrent gravement sont hospitalisés. Quand à leur éducation, la directrice de prison a fait savoir que l’ONG Terres des hommes a aménagé une crèche qui offre un espace d’apprentissage et de jeux aux enfants leur permettant de changer l’atmosphère. Mme Inamahoro a indiqué que pour les enfants qui atteignent l’âge de trois ans, l’ONG Terres des hommes les aide à la recherche de leurs familles pour assurer leur sortie de prison. Pour ceux qui n’ont pas de famille qui puissent les accueillir, c’est la Fondation Stamm qui les prend en charge jusqu’à la sortie de prison. Il faut comprendre que ces enfants sont condamnés à vivre séparément de leurs mères.
Janette Cimpaye, une détenue de la prison pour femmes de Ngozi, a affirmé que les conditions de vie de leurs enfants sont bonnes, parce qu’ils sont nourris même si la quantité destinée à chaque prisonnière n’est pas suffisante. Elle souhaite qu’elle soit augmentée. Lorsque l’enfant atteint l’âge de trois ans, il sort de la prison et va vivre loin de sa maman. C’est une situation qui nous rend très malheureuse de pouvoir vivre loin de nos enfants. Mme Cimpaye a également demandé que la nourriture des enfants soit équilibrée pour qu’ils puissent bien grandir. Elle demande aussi des fruits pour les nourrissons afin de lutter contre la malnutrition.
Eliane Nduwimana