
Le chef de l’Etat demande à ceux qui bénéficient de la grâce présidentielle de bien se comporter
Le jeudi 14 novembre 2024 à la prison centrale de Muramvya, le chef de l’État et président du conseil supérieur de la magistrature, Evariste Ndayishimiye a relancé la campagne de désengorgement des prisons sous le thème : «Prisonier, tu es aussi impliqué dans la mise en application de la Vision 2040-2060». A cette occasion, 477 prisonniers de la prison de Muramvya ont été libérés.
Avant de lancer officiellement la libération des prisonniers, le chef de l’État a animé une séance de moralisation à l’intention des prisonniers. Dans cette séance, le président Ndayishimiye a laissé entendre qu’avoir des prisons engorgées est un fardeau pour le pays et pour les familles. Il a précisé que plus de 15 milliards par an sont débloqués pour le fonctionnement des prisons, ce qui montrent qu’avoir plus de prisonniers est une grande perte pour le pays.
Selon le président Ndayishimiye, cet esprit sauvage au sein de la population émane des moments douloureux qu’a traversés le Burundi où il y avait des pouvoirs qui ne se souciaient que de leurs intérêts. Une autre cause des infractions, selon M.Ndayishimiye, est la paresse. C’est dans ce cadre que tous les Burundais sont invités à l’amour du travail pour échapper aux infractions. Il a souhaité que tous les Burundais soient impliqués dansdans la réalisation de la vision 2040-2060 d’où cette grâce présidentielle à l’intention des prisonniers . L’objectif est qu’ils se joignent aux autres dans les travaux de développement. Mais, a-t-il précisé, cette grâce présidentielle concernent seulement ceux qui sont poursuivis pour des infractions mineures. Il a été demandé aux prisonniers qui ont la chance d’être libérés d’observer quatre choses à savoir: obéir son prochain et ses biens, obéir et respecter la loi et les autorités du pays, éviter de retomber dans les mêmes infractions et retrousser les manches pour développer leurs familles et le pays.
Le président Ndayishimiye n’a pas manqué de préciser que ceux qui étaient condamnés pour corruption ou dilapidation des biens publics ne retourneront pas dans les services publics. Ils ne seront non plus embauchés par les entreprises privées. Ceux qui ont endommagé les biens d’autrui doivent payer l’indemnité et s’ils ne le font pas , la justice saisira leurs biens pour les vendre et payer cette indemnité.
A l’intention de ceux qui n’ont pas eu la chance d’être libérés, le chef de l’État leur a demandé de toujours bien se comporter et se mettre au travail en commençant par la pratique de l’hygiène et des petits métiers. Cela leur permettra de s’autonomiser à la sortie de la prison.
Quatre cent soixante-dix-sept détenus à la prison de Muramvya ont été libérés
Le procureur général de la République, Léonard Manirakiza a fait savoir qu’après la mesure de chef l’Etat, dans son discours à la Nation du 31 décembre 2023, à l’intention de la justice, de libérer les prisonniers poursuivis pour des infractions mineures en vue de désengorger les prisons, le parquet général a mis en place une commission chargée de faire des descentes dans les 11 prisons et 2 centres de rééducation des enfants en conflit avec la loi en vue d’étudier les dossiers des prisonniers, afin d’identifier ceux qui sont éligibles à la grâce présidentielle. Il a précisé que les infractions qui ne sont pas concernées par cette mesure sont celles qualifiées de majeures entre autres, l’atteinte à la sécurité publique, le meurtre, le viol, le génocide, crime de guerre, le vol à main armé et les crimes inhumains et dégradants. Cette identification a commencé dans les prisons de Rutana et Bubanza où, au total , 764 prisonniers ont été libérés. Le chef de l’État a par la suite renforcé la commission mise en place en y ajoutant des conseillers à la présidence chargés des affaires juridiques pour continuer l’activité dans les neuf prisons restants et refaire la même activité dans ces prison . Après ce travail qui a été clôturé le 30 juin 2024, la commission mise en place a pu identifier 5442 sur 13 211 prisonniers, soit 41% qui sont éligibles de bénéficier la grâce présidentielle. Il a précisé qu’en plus de 477 prisonniers libérés dans la prison de Muramvya, la campagne va se poursuivre dans les autres prisons.
Eric Sabumukama