La planification familiale est nécessaire non seulement pour préserver la santé de la femme mais aussi pour qu’elle puisse vaquer à d’autres occupations lui permettant de s’épanouir de manière sociale et économique. Certaines femmes manquent d’informations suffisantes sur l’importance de la planification familiale et son impact non seulement pour le ménage mais aussi pour une bonne santé et autonomisation concrète de la femme. C’est un reportage fait récemment.
« La femme peut-elle être capable d’être en bonne santé et financièrement autonome afin de contribuer à l’épanouissement de sa famille quand elle est non seulement enceinte mais aussi quand elle porte un enfant sur le dos, deux autres enfants tenus par ses deux bras, avec un autre qui tient le bout de ses vêtement tout en portant sur la tête son panier pour le commerce ? Si oui, jusqu’à quand va-t-elle en être capable ? », se questionne Nadine Nintunze, une mère de quatre enfants de la zone Buterere en mairie de Bujumbura.
« J’ai quatre enfants, l’aîné est né en 1988 et le dernier en 1999. Le plus court espacement de ces grossesses était de 3 ans, sinon le reste c’était 4 ans. Vous comprenez qu’entre deux naissances je pouvais vaquer à d’autres occupations et m’occuper aussi de ma famille. Aujourd’hui, nous sommes en 2024, la vie est encore plus chère et plus difficile, une femme qui porte des enfants partout et aussi enceinte, ira-t-elle plus loin ?», témoigne-t-elle. Pour elle, la planification familiale est nécessaire non seulement pour préserver la santé de la femme mais aussi pour qu’elle puisse vaquer à d’autres occupations lui permettant de s’épanouir de manière sociale et économique.
Les normes socioculturelles, un des défis auxquels les femmes se heurtent
Armel Nzeyimana, médecin chef de district au nord de la mairie de Bujumbura, explique que pas mal de femmes désirent utiliser les méthodes de planification familiale mais se heurtent à plusieurs obstacles dont le manque d’informations suffisantes sur ces méthodes, les enseignements religieux, les rumeurs qui circulent autour de la contraception, les normes socioculturelles où les Burundais considèrent qu’avoir beaucoup d’enfants est une richesse, ou encore le manque de soutien de la part du mari.
D’après Mme Nzeyimana, la femme est le pilier du foyer. C’est pourquoi la famille ne se développe que si la femme est en bonne santé. Si elle accouche chaque année, elle affaiblit son corps et n’aura pas la capacité de travailler, de suivre l’éducation, la santé et de prendre soin de ses enfants.
Eliane Nduwimana