La Planification Familiale (PF) n’est pas seulement une question relative aux droits humains. Elle est aussi essentielle à l’autonomisation des filles, des femmes, au bien-être des couples et à la réduction de la pauvreté et au développement durable. Pour cela, les femmes autochtones de Gatongati en province de Muyinga s’engagent pour la promotion des services de la PF.
« J’ai sensibilisé la communauté batwa sur les méthodes contraceptives. Au sein de notre communauté, nous n’avons pas de terre à cultiver. Ainsi, j’ai demandé aux hommes d’accompagner leurs épouses dans une formation sanitaire afin qu’elles utilisent les méthodes contraceptives pour espacer les naissances. Celles qui veulent les stérilets, les injectables ou les pilules doivent savoir que toutes ces méthodes contraceptives sont disponibles y compris les colliers du cycle » explique Nyankobwa Kabirori, une autochtone et agent de santé communautaire de Gatongati en province de Muyinga.
Sensibiliser les autres femmeset hommes sur l’usage des méthodesontraceptives
« Ma fille Astérie Bazizane m’a demandé pourquoi je ne l’ai jamais sensibilisée avec son mari. Après cette doléance, je ne suis mis à l’oeuvre. Je leur ai expliqué l’utilité et l’usage des méthodes contraceptives » dit Mme Nyankobwa. « Certains maris interdisent leurs femmes d’utiliser ces méthodes contraceptives. C’est le cas de mon mari. J’ai donc approché ma mère qui est un agent de santé communautaire ainsi que mes beaux-parents. Ils nous ont conseillés de pratique la PF. Cela n’a pas été facile pour qu’il accepte. J’ai choisi l’implant. C’est une méthode contraceptive de longue durée, 5 ans », informe Astérie Bazizane, femme autochtone de deux enfants. « La raison qui m’a poussé à utiliser une méthode contraceptive, c’est que je suis tombée enceinte une année et demie après la naissance de mon premier enfant. J’ai vécu un calvaire en subvenat aux besoins de ces deux enfants seule. Je ne pouvais pas travailler. Personne ne pouvait me proposer un travail à cause de ces deux nourrissons. Je portais un dans mes bras et l’autre au dos. Je ne parvenais pas à prendre soin de moi-même, ni m’acheter du savon. Avec les séances de sensibilisation sur la PF, ma vie a complètement changé. Une des ASC (agent de santé communautaire) est venue me conseiller à utiliser ces méthodes contraceptives. Une agent de santé communautaire m’a accompagnée au centre de santé. Cela fait deux ans que j’utilise le stérilet. Je n’ai jamais eu d’effets secondaires. Mes enfants et moi sommes en bonne santé. Sans l’aide de ces agents de santé, je ne sais pas où je serais » témoigne Dancile Habonimana.
Les ASC servent d’intermédiaire entreles prestataires et la communauté
Prudence Itangishaka, prestataire du CDS Gatongati en province de Muyinga fait savoir que parfois, il se déplace vers les ménages et participe à différentes réunions organisées par les administratifs à la base pour sensibiliser et amener la communauté à changer de comportements. « Nous agissons ainsi pour toucher un maximum de personnes. Nous avons aussi des ASC qui nous servent d’intermédiaire entre les prestataires et la communauté. Ces agents de santé communautaire formés par les prestataires vont à leur tour sensibiliser la communauté. Nous sensibilisons les femmes enceintes sur l’importance de pratique à la planification familiale jusqu’à la période post-natal. Nous profitons aussi des consultations prénatales pour les sensibiliser », explique M.Itangishaka.
Eliane Nduwimana