
Dr Ndacayisaba : « Tout un chacun doit s’impliquer pour susciter un changement de comportement pour atteindre 60% du taux de prévalence contraceptive en 2040 » (Photo Rose Mpekerimana)
La planification familiale s’inscrit parmi les activités prévues par le ministère en chage de la santé dans le cadre de l’opérationnalisation de la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Il est planifié que le taux de prévalence contraceptive doit atteindre 60% en 2040, alors qu’une étude démographique de santé faite en 2016-2017 montre que cette prévalence est de 29%. La population burundaise doit changer de mentalité pour atteindre cette vision du Burundi 2040-2060.
Espérance Nahimana, Originaire de la zone Gatare, commune Giheta de la province de Gitega, fait savoir qu’elle a quate enfants : « Après la naissance du premier enfant, j’ai souvent entendu certaines femmes dire que les méthodes modernes de contraception manifestent, dans la plus part des cas, des effets néfastes. J’entendais dire que certaines de ces méthodes provoquent la stérilité ou différentes maladies comme le cancer chez la femme qui les utilisent. Je n’ai même pas eu le courage d’aller demander d’autres informations dans les structures de soins. Je me suis décidée moi-même de ne pas adhérer à ces méthodes. Mais, j’ai eu une autre grossesse sept mois après. J’ai commencé à avoir peur. Je me demandais comment je peux subvenir aux besoins de ces enfants puisque mon mari n’a pas de moyens financiers suffisants pour les prendre en charge» précise-t-elle.
Mme Nahimana indique qu’elle a changé de mentalité grâce aux sensibilisations des agents de santé communautaire. Ceux-ci passent souvent dans les ménages ou organisent des séances de sensibilisation sur l’adhésion à la planification familiale dans le but de réduire la démographie galopante au Burundi. Elle affirme qu’elle se défit de fausses informations et a approché la structure de soins proche d’elle pour bénéficier des services de planification familiale. « Maintenant, le deuxième et le troisième enfants sont espacés de trois ans. Tandis que ce dernier et le quatrième enfant sont espacés de quatre ans. Nous nous sommes entendus avec mon mari d’arrêter de mettre au monde d’autres enfants pour essayer de prendre en charge ceux que nous avons eus », affirme Mme Nahimana.
Noêl Manirakiza, quant à lui, précise qu’avant, il pensait qu’avoir beaucoup d’enfants est la première richesse : « Mais, ces idées étaient valables dans le temps où nos grands pères avaient d’espaces de terres suffissants pour y exercicer des activités qui les permettent de subvenir à leurs besoins. Après le cinquième enfant, j’ai réalisé moi-même que je ne peux pas développer ma famille en particulier et mon pays en général au moment où je n’ai pas de moyens suffisants pour prendre en charge ma famille. Nous nous sommes entendus alors avec ma femme d’arrêter de mettre au monde en utilisant une des méthodes modernes de contraception », mentionne-t-il.
M. Manirakiza affirme qu’après, il s’est impliqué dans la sensibilisation pour le changement de comportement de ses pairs qui sont toujours des pronatalistes : « Le changement de comportement exige la patience. Je me suis donné un objectif d’échanger avec mes voisins, les membres de la famille ainsi que mes connaissances sur la limitation des naissances, pour le bien-être de nos familles afin de pouvoir développer notre pays. Je me réjouis que beaucoup adhèrent au fur du temps à mes idées et commencent déjà à limiter leurs naissances », ajoute-t-il.
Lutter contre la désinformation
Dans ses propos, le directeur du Programme nationale de santé de la reproduction (PNSR), Ananis Ndacayisaba fait savoir que la planification familiale est l’une des activités prévues par le ministère en charge de la santé pour contribuer à atteindre la vision du Burundi, pays émergent en 2040. Il indique que ce ministère prévoit une sensibilisation à grande échelle pour que le taux de prévalence contraceptive passe de 29 à 60% en 2040. Pour y arriver, nous allons mettre un accent particulier sur le changement de comportement en luttant contre les fausses informations sur les méthodes modernes de contraception. Nous sommes conscients que beaucoup de burundais sont pronatalistes. Nous allons, cependant, organiser des séances de sensibilisation envers différents secteurs de la vie pour susciter les gens à adhérer aux méthodes modernes et naturelles de contraceptions, dan le but de limiter les naissances », précise-t-il.
Au cours des descentes effectuées dans différents endroits du pays, il signale que beucoup de témoignages de la population affirment qu’elle est déjà consciente du bien fondé de la limitation des naissances.
Dr Ndacayisaba précise que, pour atteindre la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, le ministère en charge de la santé va continuer d’organiser des séances de sensibilisation pour susciter un changement de comportement de la population afin d’atteindre 60% du taux de prévalence contraceptive en 2040.
Rose Mpekerimana