Les membres des coopératives Sangwe de la province de Gitega sont à l’œuvre en exécutant des projets relevant de l’agriculture et de l’élevage. Installées sur toutes les deux cent soixante-quatre collines et quartiers qui composent cette province. Ils exécutent des projets grâce aux cotisations des membres et surtout au crédit d’un montant de 10 millions de FBU accordé à chaque coopérative par le gouvernement.
Même si ces coopératives sont confrontées à quelques défis les membres, les administratifs et les coordonateurs activités des coopératives se réjouissant du pas qu’elles ont déjà franchi.
D’après le conseiller du gouverneur de la province de Gitega, chargé du développement, Serges Sabukunze, depuis leur mise en place, les coopératives Sangwe ont apporté un grand changement au niveau de la survie des membres et de la mentalité de ces derniers . « Auparavant, ils travaillaient en solo, mais aujourd’hui, ils se sont réunis en coopératives pour se développer ensemble. Nous constatons qu’ils sont à l’œuvre et qu’ils sont en train de se développer d’une façon satisfaisante ».
A propos du rôle que joue l’administration dans le suivi des activités des coopératives, M. Sabukunze indique qu’elle suit de près la mise en exécution des projets que les coopératives se sont assignés. Elle organise aussi souvent des séances de sensibilisation à l’endroit des membres sur la bonne gestion de la coopérative. Ses séances de sensibilisation visent également à les orienter et les amener à se préparer petit à petit au remboursement du crédit octroyé par le gouvernement. «L’administration leur prête également des terrains pour l’exécution de leurs projets et leur donne aussi des appuis techniques. Elle effectue aussi des visites sur le lieu d’exécution de leurs projets pour essayer d’aider les coopératives à trouver des solutions à certains problèmes auxquels ils font face, etc ».
« De la valeur ajoutée»
Concernant les principaux projets qui sont en train d’être exécutés par les coopératives, le conseiller du gouverneur de la province de Gitega indique qu’ils consernent principalement l’agriculture, l’élevage, la protection de l’environnement et le commerce. Quant à la valeur ajoutée des activités des coopératives, notre interlocuteur souligne que depuis la mise en place des coopératives Sangwe, la production s’est améliorée surtout dans les secteurs de l’ agriculture et de l’ élevage. « Une autre valeur ajoutée est que le gouvernement perçoit beaucoup de taxes au marché quand les coopératives vendent leurs productions. Les membres des coopératives se sont également économiquement développés car toutes les techniques qu’ils apprennent au niveau de leurs coopératives, ils les appliquent dans leurs champs et servent de modèles à leurs voisins ».
M. Sabukunze déplore le fait que compte tenu des projets que les coopératives souhaitent réaliser, l’argent qui a été octroyé par le Gouvernement n’a pas été suffisant. Il souhaite qu’on leur accorde un crédit supplémentaire pour qu’ils puissent bien exécuter tous leurs projets avec succès.
Les coopératives Sangwe, garant du développement
A la question de savoir si les coopératives Sangwe peuvent être la source du changement de mentalité et du développement de la population de la province de Gitega, le conseiller du gouverneur affirme que les coopératives Sangwe sont la base du développement durable. « A l’heure actuelle, nous remarquons un grand changement au niveau de la survie de la population et dans leur cohabitation ainsi qu’au niveau de la production agricole et d’élevage». Selon M. Sabukunze, c’est sans doute que le souhait du président de la République « que toute poche ait de l’argent et que toute bouche ait à manger » , sera une réalité.
Il invite ainsi les gens qui ne se sont pas encore fait inscrire aux coopératives à comprendre la vision de l’Etat en créant les coopératives ou à se joindre aux autres dans cette course vers le développement.
« Nous les invitons à se faire inscrire dans les coopératives afin qu’ils puissent se développer ensemble. Nous encourageons aussi les membres des coopératives qui sont à l’œuvre à aller de l’avant, à fournir un peu plus d’efforts et à bien s’organiser pour que la production puisse augmenter davantage ».
Rembourser le crédit octroyé par l’Etat
Nous nous sommes entretenus avec le caissier de la coopérative Sangwe de la colline Gasunu, en commune Giheta de la province de Gitega, Jean Paul Nsabimana. Il indique que cette coopérative compte cent dix sept membres et que les principaux projets qu’ils sont en train d’exécuter sont liés à l’agriculture, l’élevage et le commerce.
Parlant du crédit de dix millions octroyés par le Gouvernement, M. Nsabimana indique que vu les projets qu’ils ont préparés et les activités qu’ils sont en train de réaliser, cet argent a été insuffisant. Toutefois, il informe qu’ils ont quand même déjà enregistré un bénéfice et qu’ils ont déjà versé sur le compte de l’Etat 2 522 000 FBu en guise de remboursement. «Nous comptons continuer à verser de l’argent sur ce compte au fur et à mesure jusqu’à liquider tout ce crédit ».
Certains défis freinent le développement de la coopérative
A la question de savoir le rôle de l’administration dans le développement des activités des coopératives, M. Nsabimana apprécie la façon dont l’administration appuie les coopératives en organisant des séances de sensibilisation.
« L’administration nous oriente les techniques modernes de culture et nous sensibilise pour la bonne gestion de la production afin de pouvoir rembourser le crédit de l’Etat dans les délais».
D’après M. Nsabimana, les principaux défis auxquels cette coopérative fait face sont entre autres le manque d’organo-minéraux. Selon lui, ils ne sont pas faciles à trouver. « Un autre défi est lié au changement climatique et au manque de médicaments pour le bétail. Même quand ils sont disponibles, ils sont vendus à plus cher ».
Cela est confirmé aussi par le Coordonateur des activités des coopératives en commune Giheta, Nestor Nimpa. Il ajoute aussi que le manque de terres cultivables est un autre défi majeur auquel se heurtent les coopératives Sangwe de cette commune. « Les coopératives ne trouvent pas facilement de larges terrains où exécuter leurs projets ».
Les projets sont en train d’être bien exécutés
D’après M. Nimpa, pas mal de projets que les coopératives Sangwe ont initié sont en train d’être bien exécutés. «Elles sont en train d’exécuter pas mal de projets qui sont liés à l’agriculture, à l’élevage et au commerce ».
Toutefois, M. Nimpa déplore le fait que, sur toutes les collines, les membres des coopératives n’ont pas de connaissances suffisantes sur le fonctionnement et la gestion des coopératives. «Les coopératives Sangwe sont venues si vite de telle sorte que les gens y ont adhéré sans avoir beaucoup de connaissances sur leur fonctionnement. Donc, ils ont besoin de formations régulières sur la gestion des coopératives et de la production».
« La population a répondu massivement »
A la question de savoir si les gens ont répondu à l’appel du chef de l’Etat de se regrouper en coopératives, M. Nimpa souligne que les gens y répondu massivement à tel point qu’il y existe des coopératives qui comptent plus de deux cent membres, voire trois cents. « Même ceux qui, auparavant, n’avaient pas bien compris le bienfait de travailler ensemble dans les coopératives, ils sont aujourd’hui en train de demander l’adhésion aux coopératives».
Tous nos interlocuteurs trouvent qu’il faut que les membres des coopératives soient suffisamment sensibilisés pour la bonne gestion des coopératives. Ils demandent également au gouvernement d’accorder un autre crédit aux coopératives afin d’exécuter tous les projets qu’elles se sont assignés.
Astère Nduwamungu
Gérard Niyongabire