
M. Ntabomenyereye: "L'augmentation du prix est l'une de nos ambitions depuis longtemps"
L’annonce par le ministre en charge de l’agriculture sur la hausse des prix du café cerise a enthousiasmé les caféiculteurs réunis au sein de la Cnac-Murima w’isangi (Confédération nationale des associations des caféiculteurs du Burundi). Cela a été dit par le président de cette confédération, Jean Pierre Ntabomenyereye, lors d’un entretien avec Le Renouveau.
Le ministre de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Deo-Guide Rurema a dernièrement annoncé les nouveaux prix du café cerise pour la campagne café 2021-2023. Depuis ce mois d’avril, le prix au producteur est d’au moins 800 FBu/kg pour le café cerise A et d’au moins 400 FBu/kg pour le café cerise B. Cette hausse intervient au moment où le prix de la cerise A était de 700 FBu et de 350 FBu pour la cerise B au cours de la campagne 2021-2022.
Pour la campagne café 2021-2022, le prix au producteur ayant été fixé au moment où le cours était bas soit 2,561 USD par rapport à la situation actuelle de 4,19 USD, le ministre a dit qu’il a été observé que les exportateurs ont eu un bénéfice globalement satisfaisant, d’où la nécessité d’octroyer une prime.
Cette hausse des prix a été accueillie avec satisfaction par les caféiculteurs. Le président de la Cnac-Murima w’isangi, Jean Pierre M. Ntabomenyereye salue l’initiative du gouvernement de revoir à la hausse le prix du café. « L’augmentation du prix est l’une de nos ambitions depuis longtemps. Le pas franchi est satisfaisant, nous voyons que notre souhait d’atteindre le prix de 1 000 FBu sera réalisé, vu le coût de production au caféiculteur”, indique-t-il. Il invite le gouvernement d’évaluer la production de la campagne café 2022-2023 et voir s’il y a nécessité d’octroyer encore une prime.
M. Ntabomenyereye se réjouit de la manière dont la campagne café 2021-2022 s’est déroulée. Selon lui, tous les caféiculteurs ont pu acheminer leur production aux depulpeurs et leur paiement a été effectué a temps.
L’exigüité des terres, un des défis
Le président de la Cnac-Murima w’isangi relève défis du secteur cafeicole. Il évoque que la plupart de caféiculteurs sont composés de vieillards et l’exiguïté des terres cultivables ne permet pas d’avoir une quantité suffisante de paille car ils ne cultivent plus beaucoup de bananiers et de sorgho. Cela a aussi causé une diminution progressive du nombre de caféiculteurs.
Rendre disponible les intrants à temps
Pour accroitre la production, Pierre Ntabomenyereye invite le gouvernement à se focaliser davantage sur la culture du café. Il l’exhorte de rendre disponible à temps les fertilisants et les pesticides. Il plaide également à l’actualisation des statistiques de l’Institut de statistiques et d’études économiques du Burundi (Isteebu) auxquelles les responsables se réfèrent pour fournir les intrants, qui ne correspondent pas à l’effectif des caféiculteurs. Selon lui, l’insuffisance des intrants est l’une des causes de la diminution de la production.
Il convient de signaler que la production globale du café cerise attendue au cours de la campagne café 2022-2023 est estimée à 114 725 tonnes, soit 17 898 tonnes de café vert ; dont 45 890 tonnes de café cerise de l’Office pour le développement du café (Odeca), soit 7 159 tonnes de café vert.
Eric Mbazumutima