Dans un entretien accordé le mercredi 16 septembre 2021 par le président du club culturel Komezakaranga, Abed Dunia, il a fait savoir que le jeu au tambour a un rôle important non seulement dans la consolidation de la culture mais aussi dans la réconciliation du peuple. Il instruit les valeurs de l’unité, de la paix, de la solidarité et du patriotisme qui ont longtemps caractérisé les ancêtres burundais.
«Le son et le rythme particuliers du Tambour burundais font la jouissance d’une culture propre des Burundais. Ils sont une véritable institution et font partie des instruments de réconciliation issus de la tradition royale.», a indiqué ce ténor du Tambour burundais, M. Dunia. Inspiré par le tambours dès son jeune âge, il a parcouru le pays et les nations sous les couleurs du drapeau national pour découvrir la saveur de cette pratique culturelle dont les objets sont sacrés et réservés aux événements exceptionnels. Comme il l’a expliqué, le Tambour du Burundi constitue un symbole du pouvoir et de la fierté nationale à travers lequel tout Burundais retrouve son identité. Cet instrument culturel utilisé lors des danses rituelles permet aux Burundais de s’inspirer davantage de la valeur riche de la culture construite autour de la loyauté et du patriotisme, a expliqué Dunia Abed. Il a ajouté que le spectacle et le style du jeu au tambour qui combinent les chants héroïques et des cris tels que les vaillants guerriers reflètent l’histoire et la bravoure des souverains du royaume du Burundi.
Les faits sont déjà prouvés
Le président du club Komezakaranga est revenu sur le rôle joué par le tambour dans la réconciliation des Burundais divisés par la crise ethnico-politique en 1993. Après l’assassinat du président Ndadaye, les quartiers se sont bal. Les Hutus de Kamenge ne pouvaient pas aller à Musaga, Ngagara, Cibitoke, Nyakabiga de peur d’être assassinés par les Tutsis de ces quartiers. De même, les Tutsi craignaient de se rendre à Kamenge pour la même raison, a-t-il rappelé. Dunia Abed et ses collèges ont eu l’idée d’organiser des activités autour du tambour à Musaga pour réconcilier les frères burundais. «Le jeu au tambour a été accompagné par le partage de la bière de sorgho et des discours d’encouragement à la réconciliation ont agrémenté les cérémonies. A leur tour, nous les avons invités à visiter Kamenge et ils l’ont fait. Les mêmes faits se sont produits entre les zones Kamenge et Cibitoke, Ngagara et Gisozi en province de Mwaro», a-t-il conclu.
Fiacre Nimbona