Rendre une femme financièrement autonome, c’est contribuer au développement de sa famille d’une manière ou d’une autre. C’est du moins ce qui ressort de l’entretien, effectué le jeudi 31 mars 2022, avec le responsable de l’association Nacham Africa sur la réinsertion socio-économique des femmes vulnérables en post hospitalisation par le centre d’incubation « Nje Mubandi» récemment inauguré.
Le fondateur et directeur exécutif de Nacham Africa, Armand Ijimbere, a fait savoir que le centre d’incubation « Nje Mubandi » à travers le projet d’autonomisation socio-économique post hospitalière des femmes vulnérables survivantes des violences basées sur le genre (VBG) a été mis en place afin de contribuer à leur réinsertion socioé-économique post hospitalière. M. Ijimbere a déclaré que ce centre servira d’un espace d’apprentissage en entrepreneuriat et en couture, du conseil et orientation en matière de planification familiale. Ledit centre contribuera également à l’éducation sur les bonnes habitudes nutritionnelles, au renforcement de la cohésion sociale et le suivi psychosocial. Le projet se réalise sous l’appui financier de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burundi et les bénéficiaires sont des anciennes hospitalisées ayant été suivies par cette association durant leur séjour à l’hôpital.
Une soixantaine de femmes sont encadrées
Le centre d’incubation encadre actuellement une soixantaine de femmes anciennement hospitalisées ou celles qui étaient des garde-malades. Selon M. Ijimbere, mis à part les VBG, la majorité d’entre elles ont aussi été victimes des violences économiques. Il donne l’exemple des femmes rurales qui, en cas de maladie, deviennent incapables de travailler pour leurs familles. Pire encore, quand il s’agit d’être hospitalisé, il n’est pas facile pour elles de trouver le nécessaire car, dans cette situation, certains hommes ne se soucient pas de l’état de santé de leurs conjointes. « C’est celles-là que nous voulons rendre autonomes financièrement pour leur permettre de s’auto-développer et de ne pas rester toujours sous la dépendance économique de leurs maris », dit-il. M. Ijimbere trouve que rendre une femme financièrement autonome, c’est aussi contribuer au développement de sa famille, d’une manière ou d’une autre.
Un accompagnement est prévu
après la formation
Au terme de la formation en couture, continue l’interlocuteur, le centre a prévu un accompagnement. Lesdites femmes, en plus de la constitution des coopératives, bénéficieront d’un appui matériel des machines à coudre. Quant à celles qui suivent la formation en entrepreneuriat, toujours en coopératives, elles bénéficieront d’un capital pour faciliter leurs start-ups, a-t-il souligné.
Claude Hakizimana