Ces derniers jours, des objets artisanaux fabriqués par les Batwa comme les pots et des produits de la forge sont concurrencés par les industries modernes. Constatant que leurs produits n’ont plus de marché, cette composante de la population burundaise fait actuellement recours au travail à la houe pour son autonomisation. Dans un entretien, tenu dernièrement avec la rédaction du quotidien Le Renouveau, Ezéchiel Mbonigaba, un jeune Mutwa a indiqué qu’il se réjouit de la rentabilité du travail à la houe, comparativement aux activités qu’il exerçait avant. Mais il rencontre des problèmes liés à l’étroitesse de sa parcelle.
Rencontré sur la colline Gitaramuka de la commune Shombo en province de Karusi, M. Mbonigaba a indiqué qu’il était, au paravent, attaché au métier de la forge qu’il associait à l’exécution d’autres petites tâches comme la recherche du paillis pour caféiculture ou de tuteurs en période de tuteurage du haricot. «Je vivais de l’argent issu de ces activités », ajoute-t-il. Au fur du temps, explique M. Mbonigaba, le rendement de tous ses activités a sensiblement diminué jusqu’à ce qu’il lui soit impossible de subvenir à ses besoins. «La forge qui était mon métier principal a été concurrencée par les industries modernes et les deux autres activités ne sont permanentes car elles viennent saisonnièrement », a-t-il indiqué.
Comme il ne peut plus vivre grâce au métier ci-haut mentionné, M. Mbonigaba a, par la suite, recouru au travail à la houe.
« C’est en 2019 que j’ai commencé à cultiver pour mon propre compte. Neamoins l’étroitesse de ma parcelle se présentait comme un défi », précise l’interlocuteur.
« Je préférais la culture des patates douces, des légumes et du haricot parce qu’ils ont un cycle végétatif court rapidement. Pour augmenter la récolte, le jeune Mbonigaba a, par la suite, pris la stratégie de louer les parcelles cultivables. Et pour trouver l’argent de location des champs, il cultive pour les autres moyennant un salaire journalier.
Malgré ces difficultés, le jeune Mbonigaba témoigne que le travail à la houe est plus rentable. Il explique qu’en plus de couvrir aisément ses besoins, il a pu acheter de la volaille comme les poules, des lapins et du cobayes afin de se procurer du fumier pour fertiliser ses champs.
Eric Sabumukama