Les travaux ménagers traditionnellement réservés aux femmes dans notre pays, peuvent être exécutés aussi par les hommes. Les couples qui l’ont compris en tirent des avantages certains dénotant notamment la bienfaisance des travaux ménagers à plus d’un égard. Ceci ressort d’un entretien avec un couple de retraités, dont la pratique de la masculinité positive pourrait servir de référence pour l’adoption de comportements favorables à l’égalité du genre.
« Je n’ai jamais perçu le temps comme un fardeau à me débarrasser compte tenu du désœuvrement causant des ennuis aux personnes retraitées, pendant de très longues années habituées à rythmer l’occupation quotidienne. De jour comme de nuit, pas une seule minute ne m’encombre car j’inclus dans mon emploi de temps, les travaux ménagers traditionnellement réservés aux femmes dans nos communautés», témoigne notre confrère Serges Gahungu à la retraite depuis bientôt 3 ans.
Les travaux ménagers sont utiles aussi au niveau de l’entretien du corps
« Nous répartissons les tâches, ma femme et moi, indistinctement des rôles traditionnellement dévolus à l’un ou l’autre genre car, j’ai compris que si tel était le cas, elle devrait faire tout, et moi rien. Quand elle prépare le repas et qu’elle est occupée à l’épluchage puis au processus de cuisson des aliments, je fais les courses à la boutique et au marché du quartier avant de faire la vaisselle. Quand elle s’occupe de l’arrosage des fleurs du jardin et la parcelle, je nettoie les murs, fenêtres et pavements, après quoi je prends ma douche avant de nettoyer également la salle de bain. Quand il s’agit d’arranger le lit conjugal, je tiens le drap d’un côté et elle de l’autre. », confie-t-il.
« Ce que les gens devraient savoir, c’est que tous ces travaux ménagers dont sont surchargés les femmes pendant que leurs maris ronflent ou déambulent suite au désœuvrement et à l’ennui, sont bienfaisants aussi bien pour leur utilité qu’au niveau de l’entretien du corps. Et l’on chante à cor et à cri qu’on aime sa femme, sans la moindre empathie éprouvée face à un évitable surmenage », indique-t-il.
Des prédispositions à jouer le rôle de mère
« Rien d’étonnant dans le comportement favorable à l’égalité du genre qui caractérise mon mari, puisque déjà dans son jeune âge de trente ans, il était sensible à l’équité de genre dans les rôles des parents. Il préparait les biberons et le linge du bébé en mon absence ou en évitant de me réveiller de mon sommeil. C’est lui qui emmenait le bébé à la vaccination et en consultation pédiatrique en se chargeant de changer le linge et de tous les autres soins. Il tenait du créateur un don de prédisposions lui permettant de s’occuper des travaux dévolus à la mère naturellement, à l’exception de l’alimentation au sein », confie sa femme Hélène Ndayisaba, elle aussi, à la retraite depuis bientôt deux ans.
Le partage des travaux ménagers, l’avantage du travail mieux fait
« Outre que le partage des rôles dans les travaux ménagers présente l’avantage du travail mieux fait car personne ne peut être au service de quelqu’un que soi-même, mais aussi, il permet d’éviter les casses et disparitions d’objets ainsi que l’économie de moyens, en se privant d’embaucher des travailleurs domestiques », ajoute-t-elle.
Mme Ndacayisaba invite les autres femmes à aider leurs maris à adopter un comportement similaire à celui du sien quant à la compréhension des hommes que les femmes sont leurs égales.
Eliane Nduwimana