La Commission vérité et réconciliation (CVR) a lancé, le mercredi 8 septembre 2021, sur la colline Gasenyi, au chef-lieu de la zone Makamba, en commune Rusaka de la province de Mwaro, les activités d’enquêtes sur les violations graves des droits de l’Homme en 1972 et les fosses communes de 1972. Ces activités sont programmées, du 6 au 18 septembre 2021. Le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye, souhaite que les présumés auteurs de ces crimes demandent publiquement pardon aux familles qui ont perdu les leurs.
Dans son mot d’accueil, le gouverneur de la province de Mwaro, Gaspard Gasanzwe, a invité les natifs de Mwaro, en général et ceux de Rusaka, en particulier, à se considérer les uns les autres comme des Burundais et non comme des Hutus, des Tutsis ou des Twas et ainsi raconter l’histoire telle qu’ils l’ont vécue.
Le président de la CVR a fait savoir que le site de Gasenyi a été identifié lors du lancement officiel de l’exhumation des fosses communes et des auditions des témoins. « Lorsque nous tombons sur des ossements humains, nous disons que la fosse commune est vérifiée et confirmée. L’histoire de ce site est particulière. En 2007, la CVR a exhumé 5 fosses communes renseignées par la population. Mais, la façon la plus facile de retrouver ces fosses communes a été les travaux de construction d’une école sur cette colline. Mais, avant cette école, il y avait un champ de théiers et ceux qui ont planté ces théiers voulaient cacher ces fosses communes. Nous avons une fausse commune confirmée ici aujourd’hui mais, nous allons travailler dans les six communes qui composent la province de Mwaro », a indiqué M. Ndayicariye.
Faire un nouveau pas
Il a interpellé les présumés auteurs de ces crimes, à demander publiquement pardon. Selon ses propos, il y a ceux qui, de notoriété publique, sont connus pour avoir tué, pour avoir arrêté les gens et pour avoir conduit des citoyens innocents dans les fosses communes. « Nous leur demandons de faire un nouveau pas. Un pas de demande publique de pardon aux familles qui ont perdu les leurs. La demande publique de pardon libère les familles qui ont perdu. Cela détraumatise ceux qui ont commis ces crimes et libère aussi les membres de leurs familles. Jean Ntahonkiriye, une des personnes âgées rencontrées sur les lieux et qui a perdu son oncle, demande que les leurs soient dignement enterrés.
Olivier Nishirimbere