Le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le sida à travers son programme national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (PNLS/IST) a organisé le jeudi 25 novembre 2021, un atelier média sur la Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida célébrée le 1er décembre de chaque année. Cette année, elle sera célébrée en commune Bugenyuzi de la province de Karusi sous le thème : « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida, mettre fin aux pandémies ».
Dr Aimé Ndayizeye, directeur du PNLS/IST, a indiqué que des progrès sont déjà enregistrés en matière de lutte contre le Sida mais, a-t-il ajouté, il faut accélérer pour atteindre la cible. « L objectif cible est d’atteindre les 95-95-95 d’ici 2030. Le premier 95 montre où nous sommes par rapport au dépistage. Ici nous sommes autour de 89% des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique. Pour dire qu’il reste encore 6% de ces personnes qui ont le VIH/Sida sans le savoir et qui sont à l’origine de nouvelles infections à VIH. Il faut donc des stratégies pour trouver ces personnes, les dépister afin de les mettre sous le traitement antirétroviral. Le deuxième 95 renseignent les personnes qui sont sous traitement anti rétroviral parmi celles qui connaissent leur état sérologique. Nous sommes à 99, 9% et c’est un progrès. Le troisième 95 quant à lui, signifie que les personnes sous traitement anti rétroviral ont une charge virale indétectable. Dans ce cas, environ 92% ont une charge virale indétectable », a dit Dr Ndayizeye avant d’ajouter que ce ne sont pas toutes les personnes sous traitement qui sont informées sur leur charge virale. Dans ce cas, a-t-il dit, on doit fournir beaucoup d’efforts par rapport au dépistage de ces personnes qu’on n’a pas encore trouvées afin de voir comment on puisse améliorer l’action à la charge virale pour que toutes les personnes sous traitement puissent bénéficier de la charge virale indétectable.
Différentes approches sont en train d’être mises en œuvre
Notre interlocuteur a fait savoir que différentes approches sont en train d’être mises en œuvre afin de retrouver les personnes qui ne se font pas dépister. « Nous cherchons à dépister le conjoint, les enfants et toutes les personnes qui ont eu des contacts sexuels récents avec la personne vivant avec le VIH dépistée» a-t-il expliqué. Une autre approche est l’auto dépistage où une personne elle-même peut faire le dépistage à la maison. « Par rapport à l’auto dépistage, nous voulons utiliser l’approche de la paire éducation, en partant de ces populations à plus haut risque (les femmes travailleuses de sexe, les consommateurs des drogues injectables, la catégorie des personnes vivant avec handicap) qui ont un taux de séroprévalence élevé. Parmi eux, il faut qu’ils choisissent leurs pairs éducateurs pour collaborer avec les structures de soins et bénéficier des tests d’auto dépistage afin d’appuyer le dépistage au niveau de la communauté», a-t-il conclu.
Emelyne Iradukunda