Depuis 2005, le nombre des hôpitaux et des centres de santé (CDS) a augmenté sensiblement au Burundi. Cela dans le but de permettre à tout citoyen un accès aux soins de santé. Cela ressort d’un entretien que Dr Chloé Ndayikunda, directeur général des services de santé et de la lutte contre le sida et en même temps porte parole du ministère de la Santé publique et de la lutte contre le sida nous a accordé le jeudi 10 mars 2022.
Mme Ndayikunda a indiqué qu’en 2005, il y avait 613 centres de santé dont 379 centres de santé publics, 143 centres de santé privés et 91 centres de santé confessionnels. En cette même année, il y avait 52 hôpitaux dont 35 hôpitaux publics, 9 hôpitaux privés et 8 hôpitaux confessionnels selon l’annuaire statistique de 2005.
Comme l’annuaire statistique sort chaque année, celui de 2020 montre qu’en 2021, il y avait 1182 centres de santé dont 658 publics, 144 confessionnels, 40 associatifs et 340 privés. Il y avait également 149 hôpitaux dont 51 publics, 28 confessionnels, 69 privés et 1 hôpital associatif.
A la question de savoir si ces formations sanitaires sont suffisantes en fonction de la population que compte le Burundi, notre interlocutrice a fait savoir que selon la politique nationale de santé de 2015-2025, on s’était fixé l’objectif d’avoir 100 % des ménages qui vivent à moins de 5 Km et à moins de 2 heures de marche pour atteindre la formation sanitaire. Jusqu’en 2021, on n’était pas à 100% mais à 80%. « Pour dire que 80% des ménages vivent à moins de 5 Km et à moins de 2 heures de marche pour atteindre la formation sanitaire. Les 20%, nous espérons les atteindre en 2025 comme prévu» , a tranquillisé Mme. Ndayikunda.
Plan d’extension de la couverture, une des actions
Mme Ndayikunda a fait savoir que le ministère en charge de la santé publique a mis en place un plan d’extension de la couverture qui montre pour chaque province là où il y a un besoin de formation sanitaire. Malheureusement, a-t-elle ajouté, l’implantation des formations sanitaires dans certaines provinces ne suit pas les orientations données par le ministère à travers le plan d’extension de la couverture sanitaire de 2015-2025. Elle a fait remarquer également que le gouvernement a proposé la mise en place des hôpitaux communaux en faisant l’extension des centres de santé choisis par commune pour en faire un hôpital communal. « Là où il n’y a pas de centres de santé, il est prévu la construction d’un hôpital communal. Parmi les actions qu’on est en train de faire, il y a l’affectation des médecins dans les hôpitaux communaux qui sont maintenant fonctionnels. Cela selon l’ordonnance mettant en place les hôpitaux communaux et les ordonnances nommant les directeurs des hôpitaux communaux », a-t-elle dit.
Le Burundi est dans les normes de l’OMS
Mme Ndayikunda a précisé qu’en 2020, les projections faites par l’Isteebu de 2010 à 2050 montrent que le Burundi dispose d’une population, maintenant, de 12 309 600. Selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un hôpital doit servir 150 000 habitants. Pour le moment, selon la population dont dispose notre pays, l’hôpital sert 82 615 habitants.
Elle a fait savoir que la population servie par un centre de santé, selon les normes de l’OMS, est conforme aux dispositions de notre pays. Selon les normes de l’OMS, le centre de santé doit servir entre 10 000 à 15 000 habitants en milieu urbain et semi rural, et 7 500 à 10 000 habitants en milieu rural. Pour le moment, au Burundi, un CDS sert 10 414 habitants. Donc, le Burundi est dans les normes de l’OMS.
Peu de médecins spécialistes à l’intérieur du pays
Concernant la question de savoir si les ressources humaines, notamment les infirmiers, les sages femmes, les médecins généralistes et spécialistes sont suffisants notre interlocutrice a fait remarquer que les ressources humaines sont insuffisantes en qualité et en quantité. Selon les normes de l’OMS, on doit avoir un infirmier pour 3 000 habitants et la situation actuelle au Burundi est 1 infirmier pour 1 349 habitants. Pour les infirmiers, le pays est au-delà de la norme de l’OMS. Malheureusement, le problème réside au niveau de la répartition des infirmiers qui sont disponibles. Selon également les mêmes normes de l’OMS, un médecin doit s’occuper de 10 000 habitants, et la situation actuelle au Burundi on a un médecin pour 19 231 habitants. « Pour les spécialistes, nous n’avons pas suffisamment de spécialistes dans notre pays. Même ceux qui se sont spécialisés sont partis dans d’autres pays. Ceux qui sont au pays sont concentrés à Bujumbura tandis qu’à l’intérieur du pays, on dirait qu’il n’y a pas de spécialistes. L’hôpital de Ngozi dispose d’un seul médecin spécialiste, l’hôpital de Bururi dispose des médecins égyptiens. L’hôpital de Gitega dispose des médecins chinois. L’unique hôpital où on pourrait dire qu’il y a des spécialistes burundais est l’hôpital « Natwe turashoboye » de Karusi qui dispose de 7 médecins spécialistes », a dit M. Ndayikunda.
Des formations sont en cours
Le gouvernement du Burundi, à travers le ministère de la Santé publique, essaie de former au moins des médecins qui peuvent prendre en charge les urgences chirurgicales comme la césarienne et d’autres urgences chirurgicales médicales qui ne sont pas compliquées. Cette formation est en cours.
Emelyne Iradukunda