Une foire exposition des prototypes de ce que les étudiants et les chercheurs ont réalisé se déroule à Bujumbura dans le cadre de la deuxième conférence de la Communauté est-africaine sur la science, la technologie et l’innovation du 27 au 29 octobre 2021. L’un des chercheurs participants considère cette foire comme une ouverture.
Les réalisations des chercheurs des universités publiques et privées du Burundi sont dans une foire exposition au Club du lac Tanganyika où se déroule la deuxième conférence sur la science, la technologie et l’innovation. Les chercheurs des autres pays membres de la Communauté est-africaine participent virtuellement à la conférence. «Cette foire-exposition est un portail qui nous a ouvert les portes au public. Nous avons rencontré d’autres partenaires qui font des recherche dans les autres domaines, ils ont apprécié notre innovation et nous ont demandé de travailler ensemble pour pouvoir développer cette innovation dans leurs institutions», a salué Pierre Claver Rutomera, enseignant à l’Université Lumière de Bujumbura, spécialiste de l’enseignement à distance, participant à la foire-exposition. Il a ajouté que cette foire est une voie qui leur sert de visibilité en dehors de leur ville. Les gens que nous avons rencontrés vont nous aider à porter la voix plus loin sur ce que nous faisons», a-t-il dit.
Une solution alternative
M. Rutomero a expliqué qu’il a apporté à cette exposition son innovation qui est l’enseignement à distance. Selon lui, c’est un cas particulier de l’utilisation des technologies dans l’enseignement. «Nous avons analysé le contexte du Burundi et nous avons constaté les problèmes que connait le secteur de l’enseignement supérieur. Nous avons essayé de chercher des solutions alternatives pour qu’on puisse résoudre ces problèmes», a indiqué Pierre Claver Rutomera.
Parmi ces problèmes, il a cité une démographie croissante et une jeunesse qui ne peut pas avoir assez d’espace dans les quatre murs de l’enseignement traditionnel. «Il y a aussi une carence d’enseignants qualifiés alors qu’il y a des Burundais de la diaspora qualifiés qui peuvent enseigner à partir de là où ils sont. Des enseignants étrangers peuvent également participer à notre enseignement. Nous avons aussi trouvé que 95% des candidats à l’enseignement supérieur se trouvent à l’intérieur du pays alors que 90% des institutions d’enseignement supérieur se trouvent à Bujumbura. Nous avons voulu résoudre ce problème en permettant aux gens d’étudier tout en restant dans leur milieu local. Il y a aussi le problème d’accès aux ressources pédagogiques actualisées notamment les bibliothèques», a-t-il dit.
La méthodologie n’est pas directement accessible à tous
M. Rutomero a souligné que l’enseignement à distance est un enseignement de qualité par rapport à l’enseignement avec présence. Il a fait savoir que l’enseignement à distance s’applique dans tous les domaines de l’enseignement. Cette méthodologie sera également utilisée dans la recherche. «Travailler avec cette méthodologie avec les différents réseaux de chercheurs nous aide à résoudre plusieurs problèmes que connaissent les chercheurs et à aller plus vite. L’autre domaine est celui des livrables à la communauté. Grâce à la technologie, on fait des applications qui résolvent les problèmes de la communauté», a-t-il dit. Il a souligné que cette technologie est viable au Burundi mais qu’elle n’est pas accessible à tout le monde. « Elle est viable dans certains milieux urbains comme Bujumbura et Gitega, car ils ont accès à l’électricité, à l’internet et des parents qui peuvent acheter les ordinateurs pour leurs enfants. Nous pensons qu’il faut y aller progressivement en commençant par les milieux qui sont prêts, les autres vont voir l’intérêt de cette méthodologie et vont suivre», a-t-il conclu.
Grâce-Divine Gahimbare