L’administration fiscale burundaise poursuit son système de facturation électronique. Cette dernière permet aux entreprises de réaliser des économies significatives. Parmi les bienfaits de ce système, on peut citer la réduction de la fraude fiscale par la gestion des renseignements non manipulables. Tel est le constat de Claver Haragirimana, fiscaliste et directeur général du cabinet d’expertise comptable et fiscale « Fiscade » œuvrant en commune urbaine de Mukaza. Il nous l’a indiqué, le lundi 2 septembre 2024, à Bujumbura.
Selon M. Haragirimana, la facturation électronique avantage non seulement l’administration fiscale mais aussi les contribuables dans la mesure où elle réduit considérablement les dépenses et les litiges entre les parties prenantes. Il apprécie les efforts fournis par l’administration fiscale en vue de promouvoir le civisme fiscale au Burundi et l’interpelle à poursuivre sa noble mission. Au moment où le Burundi est déterminé à être un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060, ce fiscaliste souligne que l’apport de la facturation électronique est incontournable. En effet, justifie-t-il, ce système de facturation électronique permet à l’administration fiscale de réduire certains de ses coûts directs tout en éliminant les erreurs pouvant être commises. Elle réduit également le délai de règlement des factures car elle supprime les files d’attentes initialement observés aux moments des déclarations par les contribuables. Ces derniers peuvent ainsi profiter de ce gain de temps pour vaquer à leurs activités, ce qui accroît leur production. Etant donné que l’échange de documents entre le contribuable et l’administration fiscale se fait par le biais des réseaux privés, M. Haragirimana précise que ce système avantage toutes les parties prenantes car tout le processus de facturation est sécurisé. Il interpelle tous les contribuables à adapter massivement au système de facturation électronique car il offre des avantages de souplesse, de sécurité et de rapidité.
Quelques défis persistent
Bien que la télédéclaration et le télépaiement soient une voie de sortie pour combattre les fraudes fiscales, M. Haragirimana laisse entendre que ce système fait encore face à certains défis au Burundi. Il cite notamment l’insuffisance du courant électrique, l’Internet en bande basse dans certaines localités du pays ainsi que la faible capacité de manipulation des appareils électroniques chez certains commerçants. Pour pallier provisoirement ce problème, il propose à l’administration fiscale de renforcer ses sensibilisations au civisme fiscal et d’organiser régulièrement des formations à l’endroit des contribuables.
Tharcisse Sibonkomezi