La télédéclaration simplifie les démarches fiscales facilitant ainsi les opérateurs économiques de bien gérer leurs obligations fiscales. Comme l’indique Claver Haragirimana, fiscaliste et directeur général du cabinet d’expertise fiscale «Fiscade», la téléprocédure fiscale pousse les contribuables à rompre avec les fraudes fiscales pour promouvoir l’investissement public. Il nous l’a indiqué le mercredi 4 Septembre 2024 à Bujumbura.
M . Haragirimana fait savoir que la téléprocédure fiscale devrait constituer, pour tous les contribuables, une meilleure occasion d’augmenter leur production. En effet, explique-t-il, si les contribuables déclarent leurs revenus par voie électronique, ils échappent certains défis liés notamment aux erreurs de calcul sur les factures pouvant ainsi être à l’origine de leur faillite, aux coûts liés aux impressions et aux envois postaux, aux coûts liés aux frais du personnel d’appui pour les déclarations classiques et bien d’autres coûts. Les entreprises peuvent ainsi orienter ce manque à gagner dans d’autres activités génératrices de revenus. En outre, poursuit-il, ce nouveau système de déclaration des revenus et de payement d’impôts épargne les contribuables des files d’attente devant l’administration fiscale ce qui leur permettent plutôt de se concentrer sur leurs activités quotidiennes. Une telle initiative avantage également l’administration fiscale car selon lui, plus les revenus des contribuables augmentent, plus les recettes fiscales augmentent. Ces dernières occasionnent ainsi la promotion des investissements publics au profit de la population burundaise. Pour que le Burundi atteigne sa vision d’émergence en 2040, les recettes fiscales devront jouer un grand rôle dans la mesure où elles constituent une source principale pour financer les travaux d’intéret public. La télédéclaration y joue donc, selon M. Haragirimana, un rôle crucial car elle permet de réduire au maximum possible de probables fraudes et évasions fiscales.
Certains défis persistent
M. Haragirimana laisse entendre qu’il persiste encore certains défis liés à la facturation électronique au Burundi. Il cite notamment certaines machines de facturation électronique qui ne permettent pas d’encoder toutes les descriptions des produits vendus, les machines qui émettent lentement des factures ainsi que la faible accessibilité de l’Internet dans certaines localités du pays. Il invite, à cet effet, l’administration fiscale d’améliorer progressivement le matériel nécessaire pour mieux réussir son projet de facturation électronique. Il interpelle, en outre, tous les contribuables à utiliser massivement le système de télédéclaration des revenus et de télépaiement des impôts pour promouvoir le développement du Burundi.
Tharcisse Sibonkomezi