Les élus du peuple se sont réunis en séance plénière, dirigée par le président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe le jeudi 12 septembre 2024. Des questions avec débats ont été adressées au ministre en charge de la Santé publique et au ministre en charge de la Solidarité.
Dans le rapport de la commission permanente de l’Assemblée nationale en charge des Affaires sociales, des problèmes ont été soulevés lors de la descente des élus du peuple. Il s’agit notamment du manque de médicaments au niveau des pharmacies de la Mutuelle de la fonction publique et surtout dans les centres de santé. On trouve même que les médicaments qui sont sur les listes des médicaments essentiels ne sont pas disponibles. Les affiliés de la Mutuelle de la fonction publique et leurs ayants droit peinent ainsi à trouver les médicaments dans les pharmacies de la MFP, d’autres parcourent une longue chemin à chercher les médicaments sans toutefois être sûrs de les avoir. D’autres indiquent que les médicaments sont chers à tel point que les affiliés doivent payer les suppléments pour s’en procurer. Certains médicaments sont aussi cachés par les agents de la MFP sous prétexte que ces derniers ont été achetés à des prix chers.
La MFP fait aussi face à des défis dont la concurrence déloyale qui se fait au sein des hôpitaux dans la mesure où les prestataires de santé ordonnent aux patients d’acheter des médicaments dans des pharmacies privées alors qu’ils sont aussi disponibles au niveau de la MFP. Cela peut occasionner la péremption des médicaments alors qu’ils étaient achetés pour servir aux affiliés de la MFP. Les élus du peuple ont aussi soulevé les problèmes de surfacturation des services médicaux réalisés au sein des hôpitaux partenaires de la Mfpet des prestations offertes.
Le manque de devises, cause principale du manque de médicaments
Cependant, les problèmes d’approvisionnement se sont également observés. Et la raison principale a été que la MFP n’est pas autorisée de s’approvisionner à l’étranger. Néanmoins, la MFP prépare un budget prévisionnel de 7milliards FBu pour les médicaments, chaque année alors que la Camebu (Centrale d’achat des médicaments essentiels, dispositifs médicaux et des produits et matériels de laboratoire du Burundi) n’est pas capable de fournir les médicaments à hauteur de 50% des médicaments.
Un autre problème qui a été soulevé est celui des cotisations des affiliés qui n’est pas uniforme pour tous les employés (fonctionnaires). Les ministres de tutelle ont indiqué que des réformes sont en cours pour uniformiser ce volet des cotisations. Toutefois, le problème de manque de devises a été soulevé du côté de la Camebu dans le cadre de la collaboration avec la MFP, indiquant que tous les médicaments proviennent de l’étranger et que cela nécessite la disponibilité de devises.
La MFP et la Camebu sont recommandées d’établir une nette collaboration
Pour pallier ces défis et améliorer la collaboration entre la MFP et la Camebu, des recommandations ont été formulées. Il s’agit de développer une nette et franche collaboration technique et étroite mais aussi matérialiser toutes les séances de travail commun, mettre en place un plan stratégique d’approvisionnement consensuel tenant compte du stock de sécurité et des modalités de paiement. Mettre en place un plan stratégique pour éviter les risques de péremption des médicaments dans les stocks, permettre à la MFP l’achat des médicaments dont la Camebu ne dispose pas, dans les pharmacies privées. A cela, le ministre en charge de la Santé a souligné que des réformes pour accroître la collaboration entre la MFP et la Camebu ont été entreprises Actuellement la MFP peut prendre un médicament à la Camebu en cas de besoin et l’enregistrer sur la liste des médicaments commandés si ce dernier ne l’était pas.
Laurent Mpundunziza