Le président de la Commission vérité et réconciliation (CVR), Pierre Claver Ndayicariye, a animé le jeudi 5 août 2021, une conférence de presse pour révéler l’état actuel des enquêtes et investigations sur les violations des droits de l’Homme et les fosses communes en mairie de Bujumbura. Plusieurs fosses communes sont déjà identifiées.
Après les investigations menées par les commissaires de la CVR sur les fosses communes des massacres de 1972 dans les treize zones de la mairie de Bujumbura, plusieurs fosses communes ont été déjà identifiées et une autre a été confirmée dans la zone Buterere quartier I, cellule Ku bumwe et les exhumations sont déjà en cours.
Depuis le début effectif de ses activités en mairie de Bujumbura, la CVR a déjà auditionné plus de cinquante personnes âgées de 60 ans à 85 ans, veuves ou orphelins d’anciens fonctionnaires et d’autres victimes. Selon M. Ndayicariye, les témoins ont révélé que les victimes qui étaient, pour la plupart, des intellectuels originaires des différentes provinces du pays, étaient amenées à cet endroit par des militaires à bord des camions. Ces fosses communes se trouvent dans un sol sablonneux mélangé au gravier qui a été utilisé pour remblayer le marais, a indiqué, Pierre Claver Ndayicariye. Il a ajouté que les ossements restent encore visibles près des maisons d’habitations.
Les institutions de l’époque sont impliquées
Le président de la CVR a indiqué que les propos tenus par certains témoins ont déjà révélé à la CVR, que les institutions en l’occurrence l’armée, l’administration, la sûreté, le parti Uprona, la JRR étaient directement impliqués dans les arrestations et les tueries qui visaient une partie de la population Hutu, ayant fréquenté des études ou ayant un niveau de vie aisée. Cependant, certains cas de Batutsi qui ont tenté de s’interposer en faveur des innocents ont été tués par leurs confrères Batutsi.
Selon les renseignements recueillis par la CVR, l’administration organisait la préparation des fosses communes avec l’appui de plusieurs chauffeurs congolais qui ont été tous tués à la fin de cette mission. Parmi eux, certains étaient conducteurs de machines qui creusaient les fosses communes et qui déposaient une masse de terre sur des corps des victimes, d’autres étaient chargés de collecter les voitures pillées aux victimes Bahutu dans les quartiers, pour les rassembler dans le Camp Base à Musaga.
Fiacre Nimbona