La Communauté de l’Afrique de l’Est a été créée dans le but de promouvoir l’intégration institutionnelle, le développement économique et social ainsi que le renforcement de la sécurité. Comme l’a indiqué Rémy Barampama, directeur général chargé des affaires politiques et sécuritaires au sein du ministère burundais ayant l’intégration du Burundi dans la Communauté est-africaine dans ses attributions, les critères liés à la lutte contre l’inflation, à l’augmentation de la production et la minimisation des dettes extérieures doivent être mis en œuvre pour instaurer la convergence macro-économique au sein de la CAE. a précisé notre interlocuteur dans un entretien qu’il nous a accordé le jeudi 2 novembre 2023, à Bujumbura.
Selon M. Barampama, la Communauté est-africaine a l’ambition de fonctionner sur quatre piliers notamment l’union douanière, le marché commun, l’union monétaire ainsi que l’union politique. Les pays membres ne ménagent aucun effort pour franchir ces étapes. Au moment où l’union douanière est d’application au sein de cette Communauté depuis l’an 2009, a-t-il indiqué, le marché commun l’est depuis 2010. Quant à l’union monétaire, M. Barampama a souligné que les pays membres sont en train de tout faire pour remplir les conditions requises entre autres, économiques et sécuritaires. L’objectif était de franchir cette étape d’union monétaire en 2024. Toutefois, a-t-il éclairci, les chefs des Etats de la CAE ont constaté qu’il persiste encore certains manquements. Ils ont réalisé qu’il faudrait d’abord s’atteler au travail, augmenter la production pour pouvoir remplir les critères de convergence macro-économique. En effet, a-t-il justifié, tout pays doit instaurer des politiques nationales économiques pour que son taux d’inflation n’excède pas un taux de 8% et les dettes extérieures ne devraient pas aussi dépasser 50% du produit intérieur brut (PIB). En outre, la CAE exige que le déficit budgétaire de tout pays membre ne dépasse pas 3% du PIB. Egalement, tout pays membres de la CAE devrait se doter des réserves en devises qui lui permettraient de supporter ses importations au moins pendant quatre mois et demi. Ces critères doivent donc être remplis par ces pays de la CAE pour ainsi franchir cette étape de l’union monétaire. Dans le but de mieux se préparer, les pays membres de la CAE se sont convenus que cette étape de l’union douanière sera mise en application en 2031. A cet effet, M. Barampama a ainsi indiqué que tout pays membre de la CAE, dont le Burundi, doit tout faire pour augmenter sa production afin de mieux se préparer à ce rendez-vous si important.
Des profits en faveur du Burundi
M.Barampama a laissé entendre que la mesure des effets de l’adhésion du Burundi à la CAE repose sur l’évaluation des avantages en terme du bien-être, résultant de la création de nouveaux flux d’échanges et de création de nouveaux investissements. Ainsi, les pays membres de la CAE auront une bonne occasion de se compléter mutuellement dans leurs faiblesses car selon lui, l’union fait la force. Il y aura ainsi une mise en place de plusieurs réformes qui auront des effets positifs sur la vie de la population burundaise. La CEA a initialement été fondée le 1er décembre 1967, puis dissoute en 1977 avant d’être recréée le 7 Juillet 2000. Elle a admis, lors de son 8e sommet du 30 novembre 2006, le Burundi comme pays membre, et ce dernier a officiellement intégré cette communauté le 18 juin 2007.
Tharcisse Sibonkomezi