Difficile d’y arriver mais, possible pour ceux qui ont une détermination d’abandonner la consommation de drogue. Tels sont les propos de certains anciens consommateurs de drogue. Ils interpellent d’autres consommateurs à se décider pour le sevrage à la drogue. Ils affirment que les conséquences de cette consommation peuvent même conduire à la mort.
Didier Niteka est un ancien consommateur de drogue. Il fait savoir qu’à l’âge de 17 ans, il aimait fréquenter les ligalas de ses pairs. Un jour, ces derniers lui ont proposé d’en prendre une toute petite quantité. Il a exécuté. « Au fur du temps, je me suis habitué à consommer la drogue. Finalement, je me suis retrouvé incapable de m’en passer. A défaut de moyens pour m’en procurer, je prenais tout objet à la maison qui peut donner de l’argent pourvu que j’achète la drogue », a-t-il témoigné.
Un jour, rétorque-t-il, c’était comme un sauveur qui m’est apparu. J’ai rencontré un membre de l’association des anciens consommateurs de drogue. Il m’a montré comment je peux réussir le sevrage à la drogue. J’ai essayé à maintes reprises, j’ai échoué. Il m’a invité un jour à participer dans un séminaire de lutte contre la consommation de drogue. Jai vu les conséquences des drogues sur la santé humaine. A la fin de ce séminaire, je me suis décidé d’abandonner définitivement.
La drogue peut ruiner la famille
D. Nibaruta est une femme habitant en zone urbaine de Ngagara. Elle précise qu’à 20 ans, son fils a commencé à changer de comportement : « Quand il me voyait rentrer du travail, il restait dans sa chambre. Il ne voulait rien faire à la maison. Il préférait fréquenter les ligalas chaque fois qu’il n’avait pas à assister aux cours. A la maison, je me disputais souvent avec les domestiques et d’autres enfants car, certains objets disparaissaient du jour au lendemain. Je me souviens qu’un jour, j’ai même emmené mon domestique à la zone après avoir constaté la disparition de ma chaînette que j’avais oublié au salon le matin en quittant la maison », a-t-elle témoigné.
Mme Nibaruta a signalé que c’est par après qu’elle a appris que son fils est un consommateur de drogue. Elle a par conséquent conclu que tous les objets disparus étaient volés par son fils.
Après avoir parlé du calvaire qu’elle vit chez elle à ses amies, celles-ci lui ont suggéré de chercher un temps pour échanger avec son fils afin de savoir la cause de cette consommation.
Mme Nibaruta affirme qu’elle a discuté avec son fils et s’est décidée de l’amener à l’Université de Ngozi pour l’écarter des mauvaises compagnies.
Actuellement elle constate que son fils a changé de comportement et a abandonné la drogue. Elle demande pour ce faire à tous les parents de s’approcher de leurs enfants surtout à l’âge d’adolescence.
« Dans un premier temps, des substituants peuvent faciliter le sevrage »
Le représentant légal de l’association des anciens consommateurs de drogues, Eric Nsengiyumva a précisé que le sevrage à la drogue n’est pas une affaire facile. Mais, quand, ces consommateurs prennent une décision d’abandonner, ils doivent apprendre des stratégies.
M. Nsengiyumva a affirmé que dans un premier temps, beaucoup constatent que c’est pratiquement impossible d’arrêter la drogue : « Après avoir décidé d’abandonner la consommation de la drogue, j’ai souffert énormément. Mon corps était affaibli. Je tremblais et transpirais comme quelqu’un qui souffre d’une grave maladie. Tout le monde à la maison a eu peur et m’a proposé de m’amener à l’hôpital. Je me suis résigné à rester à la maison. Après trois jours, mon corps a commencé à s’habituer. J’ai pris le café fort comme substituant. Mais après une année, tout était terminé. Aujourd’hui, je ne me souviens même pas que j’ai consommé la drogue », a-t-il affirmé.
Notre source a saisi cette opportunité pour interpeller tous ceux qui prennent la drogue en général à essayer le sevrage car ce stupéfiant présente plusieurs conséquences sur la vie humaine.
Il a fait un clin d’œil aux jeunes d’éviter de goûter la drogue depuis le jeune âge. Il leur a conseillé de ne pas fréquenter les rassemblements de jeunes qui peuvent les inciter à consommer les stupéfiants en général et la drogue en particulier : « Les jeunes doivent éviter les rassemblements qui, au lieu d’être une occasion d’échanger sur les projets qui peuvent les avancer dans leur vie au quotidien, n’apprennent que consommer les stupéfiants à l’insu de leurs parents. Certains ignorent leurs conséquences mais d’autres se disent que ces conséquences se manifestent après une longue durée. Dans tous les cas, il faut avoir une détermination de ne plus consommer la drogue », a-t-il signifié.
Quant aux parents, il leur demande de s’approcher de leurs enfants depuis le jeune âge. Parler avec eux est un atout pour savoir leurs compagnies, leurs fréquentations mais aussi leurs comportements. Cela les aiderait à savoir comment éduquer leurs enfants.
Rose Mpekerimana