Les élus du peuple se sont réunis en séance plénière, dirigée par le deuxième Vice-président de l’Assemblée nationale, Abel Gashatsi, le mercredi 18 septembre 2024. Ils ont analysé et adopté le projet de loi portant ratification par la république du Burundi de l’Accord entre le gouvernement du Burundi et le gouvernement de Bénin, sur l’exemption de visa pour les détenteurs de Passeports diplomatiques, officiels, de service et ordinaires.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération au développement, Albert Shingiro, l’invité du jour a d’abord souligné que cet accord est primordial pour le Burundi dans plusieurs domaines notamment diplomatiques, politiques et économiques. Il a surtout indiqué que cet accord pourra faire effet lors des votes du Burundi dans les organisations internationales, etc. Il a ajouté que cet accord intervient dans le cadre de renforcer les relations bilatérales et la coopération entre les deux pays. Cet accord vient également faciliter la circulation de leurs ressortissants respectifs dans le respect du principe d’égalité et de réciprocité.
Toutefois, les députés ont soulevé des inquiétudes par rapport à la signature de tels Accords notamment la sécurité et la souveraineté du pays. Ils ont voulu savoir à quel niveau le Burundi est-il prêt à assumer les conséquences émanant de ces accords. Ils ont également soulevé la question des visas qui durent si peu de temps pour les Burundais notamment aux Etats-Unis d’Amérique, Europe, etc. Mais aussi pourquoi la demande de visas pour aller en RDC, Sud Soudan, alors que ces Etats sont membre de l’EAC
Pour ce qui est de la sécurité et le fait d’être prêt à bien réguler la circulation dans les deux pays, le ministre a signalé qu’il existe des services de contrôle des personnes qui entrent et qui sortent. Il a rassuré que dans ce cadre, tout le monde est contrôlé à l’Aéroport avant de se rendre au lieu de résidence.
Avec le développement, le Burundi pourra avoir des visas de longue durée
Pour les documents burundais qui durent si peu de temps dans d’autres pays, le patron de la diplomatie burundaise a indiqué que cela est dû au fait que le Burundi est un Etat en voie de développement, une fois que le Burundi aura acquis le statut des pays émergent, on pourra avoir des visas de longue durée.
Concernant le problème de visa pour l’Europe, le ministre a indiqué que cela résulte du fait que beaucoup de jeunes burundais qui sont partis ne sont pas revenus. Cela a ainsi réduit la confiance des pays d’accueil, raison pour laquelle ces pays ne donnent pas facilement des visas aux ressortissants burundais.
Pour ce qui est de la demande de visa pour aller en RDC et au Sud Soudan alors que ces Etats sont membres de l’EAC, le ministre Shingiro a indiqué que cela s’explique par le fait que ces Etats viennent d’adhérer dans la communauté. Ils ont ainsi des ajustements à mettre en œuvre pour rejoindre les autres Etats de la communauté dans le processus d’exemption de visa.
Les jeunes burundais sont interpellés à migrer avec des documents officiels
Le ministre Shingiro a interpellé les Burundais en général et les jeunes en particulier à migrer avec des documents officiels. Il les a également exhortés à songer au retour dans leur pays natal pour cheminer vers un développement durable. Selon lui, chaque pays a son propre modèle organisationnel et, donc, une fois sans documents, ce dernier peut appliquer la loi pour sanctionner ces cas. Le ministre Shingiro a ajouté que seul le développement durable est le chemin qui pourra empêcher les jeunes à quitter le Burundi pour l’étranger pour ne plus y revenir.
Après analyse avec quelques amendements, le projet de loi portant ratification par la république du Burundi de l’Accord sur l’exemption de visa pour les détenteurs de Passeports diplomatiques, officiels, de service et ordinaires du Burundi et du Bénin a été adopté à l’unanimité par 113 voix de 113 députés présents au palais des congrès de Kigobe.
Laurent Mpundunziza