
Reverien Bahati : « Le projet de loi de finances 2024/2025 prévoit deux modalités de financement du déficit à savoir le financement extérieur et le financement intérieur »
Devant la Chambre basse du parlement, le Vice-président de la Cour des comptes Révérien Bahati a présenté, le mercredi 12 juin 2024, les commentaires de la Cour des comptes, sur le projet de loi portant fixation du budget général de la république du Burundi, pour l’exercice 2024/2025.
« Au niveau national, le projet de budget 2024/2025 a été préparé au moment où le niveau général des prix a gardé la tendance haussière. L’inflation annuelle s’est établie en moyenne à 27,1 % en 2023, alors qu’elle était de 18,9% en 2022 »,a souligné Révérien Bahati, Vice-président de la Cour des comptes.
Ces pressions inflationnistes en 2023 sont principalement dues à la hausse des prix des produits alimentaires de 37,2%. Sur la période de janvier à avril 2024, l’inflation a connu une baisse de 4,4 points de pourcentage, passant de 26,1% à 21,7 %, a-t-il ajouté.
Un solde budgétaire déficitaire
L’analyse des mesures fiscales porte sur les nouvelles mesures introduites par ce projet de loi 2024/2025, dans le but d’accroître les recettes de l’Etat. Ces mesures sont plus d’une vingtaine.En ce qui concerne les prévisions des recettes, exercices 2024/2025, M. Bahati indique que les ressources du budget général de l’Etat de l’exercice 2024/2025 sont estimées à 3 941 116 625 FBu, contre 3 371 684 833 028 FBu en 2023/2024. Elles sont constituées de produits fiscaux, produits non fiscaux, produits financiers et de dons.
Pour ce qui est de l’analyse de l’équilibre du budget, le projet de loi des finances 2024/2025 fixe les ressources de l’Etat à 3 941 116 625 460 FBu et les dépenses globales à 4 382 987 380 539 FBu. Ce projet de loi dégage un solde budgétaire déficitaire de 441 870 755 079 FBu. Comparé au déficit de la loi de finances 2023/2024, le déficit prévisionnel du budget 2024/2025 a augmenté, soit un taux d’accroissement de 3, 59%.
Recours excessif au financement intérieur pour couvrir le déficit
D’après toujours M. Bahati, le projet de loi de finances 2024/2025 prévoit deux modalités de financement du déficit à savoir le financement extérieur et le financement intérieur, représentant respectivement 50,80% et 49,19% du déficit global.
Pour cela, la Cour des comptes signale que le recours excessif de l’Etat au financement intérieur pour couvrir le déficit risque de compromettre les efforts du secteur privé dans la mobilisation des ressources financières nécessaires à son développement. Cet effet d’éviction pourrait éventuellement influencer négativement le financement de l’investissement privé.
Les députés ont exprimé leurs inquiétudes face à ces commentaires, et ont eu des éclaircissements de la part du vice-président de la Cour des comptes.sur les questions posées
Yvette Irambona