Les porte-paroles des institutions étatiques, notamment Evelyne Butoyi, porte-parole du président Evariste Ndayishimiye et Prosper Ntahorwamiye, porte-parole et secrétaire général du gouvernement ont animé, le vendredi 25 juin 2021, à partir du chef-lieu de la province de Makamba (au Sud du Burundi), une émission publique. L’objectif était de répondre aux questions posées en direct, tant par les journalistes que par la population.
«Le président burundais se réjouit de la paix et de la sécurité qui règnent sur tout le territoire national”. C’est ce qu’affirme Evelyne Butoyi, porte-parole du chef de l’Etat, Evariste Ndayishimiye lors de l’ouverture de la conférence publique. Il est demandé à la population de se regrouper dans des coopératives et de conjuguer davantage d’efforts afin d’augmenter la production dans divers secteurs de la vie socio-économique. Le chef de l’Etat met en garde les Burundais qui vendent leurs propriétés aux étrangers.
Le président Evariste Ndayishimiye se réjouit également des activités réalisées par la Commission vérité et réconciliation (CVR) pour qu’elle accouche la vérité sur les différents évènements sanglants qui ont endeuillé le Burundi.
Complémentarité des activités de la CVR et du Sénat
La question de la qualification des massacres de 1972 a été évoquée. Pour le porte-parole du gouvernement, Prosper Ntahorwamiye, il s’agit d’un génocide perpétré contre les Hutus. Il se base sur certaines caractéristiques qui, selon lui, permettent de qualifier ces massacres de génocide. « Ces tueries visaient une catégorie de gens surtout les intellectuels, les diplômés et commerçants hutus. Ces massacres ont été préparés et commandités par le régime du président Michel Micombero », explique-t-il. Toutefois, il indique que les instances habilitées à qualifier ces événements sont les seules à trancher en disant s’il s’agit d’un génocide ou pas.
A la question de savoir pourquoi la CVR et le Sénat travaillent séparément sur les massacres de 1972, le porte-parole du gouvernement, Prosper Ntahorwamiye répond que les travaux de ces deux instances se complètent. Pour lui, le Sénat et la CVR travaillent pour l’intérêt supérieur de la Nation.
A ceux qui accusent la CVR d’être partiale, Evelyne Butoyi réfute cette accusation qu’elle trouve non fondée. « La CVR interroge les témoins issus de toutes les couches sociales et de toutes les ethnies ». Pour elle, les pêcheurs en eau trouble ne veulent pas que la vérité sur ces tragédies soit connue.
Des questions économiques ont été soulevées
Une question relative à la mise en application de la loi sur la stabulation permanente a été évoquée. A cette question, Emmerence Nirera, porte-parole du ministère ayant l’élevage dans ses attributions indique que cette politique permettra d’augmenter la production et de lutter contre les maladies. Elle souligne que les concernés ont eu une période de trois ans pour s’y préparer.
Concernant le manque criant du sucre, le porte-parole du ministère en charge du commerce, Gloriose Ntibarutaye, indique que la Sosumo est à l’œuvre et qu’elle compte étendre ses champs de canne à sucre. Elle nie que les boissons Brarudi soient exportées à l’extérieur du Burundi.
Lutte contre la maladie à corona virus
La question liée aux frais payés par les étrangers sur les frontières burundo-tanzanienne et burundo-congolaise (poste de Gatumba) a été posée. Le porte-parole du ministère en charge de la santé, Jean Bosco Girukwishaka, dit que le montant de 30 dollars américains exigés n’est qu’une contribution pour que ceux qui sont testés positifs soient traités gratuitement. Selon ce même porte-parole, la maladie à coronavirus existe encore au Burundi même si les chiffres ont sensiblement diminué. « Il y a des avancées assez remarquables. Depuis trois semaines, dix provinces n’enregistrent aucun cas positif ». Selon lui, 158 patients sont encore sous traitement. Il appelle au respect des mesures barrières.
Achat de l’avion présidentiel et diplomatie burundaise
Le porte-parole du gouvernement dit que l’achat d’un avion demande beaucoup de moyens. Il dit que compte tenu de l’augmentation de la production, le pays se procurera d’un jet présidentiel ainsi que d’autres avions.
Concernant l’ouverture de la frontière burundo-rwandaise, le porte-parole du gouvernement indique que la fermeture de cette frontière est due à l’insécurité et à la détérioration des relations entre ces deux pays. Il se réjouit que les deux pays aient entamé le processus visant à renouer ces relations. Il espère que très bientôt cette frontière sera rouverte.
Concernant la levée des sanctions prises par l’Union européenne à l’encontre du Burundi, Evelyne Butoyi indiqué que les relations s’améliorent mais que le Burundi reste sous sanction. Elle ajoute que la décision de les lever est déjà prise par l’Union européenne mais que le Burundi attend la concrétisation.
Moïse Nkurunziza